Liège mon amour // Sylvie est de retour!


Il y a quelques semaines, Sylvie nous avait emmenées à la découverte d'Oslo, où elle était en Erasmus. Désormais, elle est de retour parmi les Boulettes, et elle nous livre ses impressions à chaud (boulette, huhu) sur son retour dans la Cité ardente. (oui, on a spoilé le suspense dans le titre, mea culpa)  

                                                         


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Mardi 16 juin, 17h30, je sors de mon dernier examen avec quelques amis. Je jette un coup d’oeil au bâtiment de droit, gris et triste. Tout d’un coup, j’ai un coup de blues. Oslo, ma belle...  Tu me manques, et la faculté droit et ses étudiants en premier.

 Je ferme les yeux, je suis de nouveau là-bas. Je sors de mon cours de droit européen, il fait un soleil splendide dehors, je tourne la tête à droite et je vois le palais royal qui s’étend au loin. Je tourne la tête à gauche et la Karl Johan – avenue centrale d’Oslo – s’élance à perte de vue, menant tout droit vers la gare centrale. J’ai envie de prendre l’avenue, m’arrêter près de la fontaine et respirer l’air sain puis continuer ma route vers la boutique « moods of norway » dont les vêtements ont souvent failli vider mon compte en banque. Je souris... Mais un de mes amis me sort de mes rêveries.

Je suis à Liège, il fait beau, il fait chaud et... il faut prendre le bus pour rentrer à la maison.
Je découvre le nouveau système électronique pour valider son ticket : « Ho oh, la TEC s’est drôlement modernisée ! ». Quelques pas suffisent toutefois pour que je m’en rende compte qu'en revanche les ambiance et expérience d’un trajet dans le 48, par une grosse chaleur, n’ont pas du tout changé (« bon sang, mais pourquoi n’ai-je pas ce fichu permis de conduire ?? Et qu’est-ce qu’elle à me fixer comme ça cette étudiante ? Il pourrait quand même laisser sa place à la lady de 70 ans celui-là. »).

Je ferme les yeux, je suis dans le métro d’Oslo. Les gens sont silencieux, il n’y a pas un bruit. Ils ont de la prestance et donnent pratiquement tous le sentiment de sortir tout droit d’un magazine. Ah, ces Scandinaves ! On peut leur reprocher leur rigueur et leur côté un peu froid, mais respect, discipline et travail sont trois valeurs qu’ils n’oublient pas et c’est tout à leur honneur. Passe quelques heures avec eux, et tu as tout d’un coup envie de donner le meilleur de toi-même ...

 « LES POOOOOORTES » !! Retour dans le 48, madame n’a pas eu le temps de sortir et s’énerve sur le chauffeur et en informe l’équipage de sa voix tonitruante. A sa décharge, il fallait être drôlement rapide pour sortir... Je compatis. Le chauffeur aussi, il la laisse sortir et on repart.
Le bus arrive au carrefour Boulevard d’Avroy – rue Saint Gilles – rue Pont d’Avroy. Mon coeur se serre. Cet endroit m’est tellement familier... et je me rends compte qu’il m’a manqué.
Je pourrais descendre au terminus, mais je décide de descendre là et faire le reste à pieds. Soudain, je retombe amoureuse. LIEGE, MON AMOUR !

L’effervescence tout autour de moi, des visages avec une expression unique, qui se démarque du visage impassible des Norvégiens. Plusieurs étudiants ont par exemple un grand sourire aux lèvres. Ils ont sûrement fini leurs examens, et ce soir ça va festoyer. La fête... Ca nous connaît.
On sait comment profiter entre amis. Je les envie. Vendredi, c’est mon tour ! Une bonne pêcheresse qui ne me coûtera pas 8€ comme à Oslo. J’ai hâte...

Je passe devant la friterie, et je n’ai qu’une envie : rentrer et commander un ravier de frites avec deux boulets sauce lapin. Pas de complexe, chez nous on se permet de ne pas manger de salade à l’occas’ et profiter de nos spécialités locales. On ne vit qu’une fois, il faut savoir se faire plaisir ! Mais maman a sûrement préparé un bon petit plat, donc non.

Par contre, maintenant que j’arrive devant Pollux, je m’achèterais bien une gaufre ... Mon Dieu, nos gaufres de Liège ! OUI.OUI.OUI... Mhhhouais. La file est grande et le bus est dans 10 minutes ... Ca sera pour une prochaine fois. Je continue mon chemin trébuche sur une canette... Je râle, ce n’est pas à Oslo que ça me serait arrivé. Les rues propres et le respect de la nature n’ont malheureusement pas encore leur place à Liège. Je débouche sur la place Saint-Lambert. Ha, le bus est dans trois minutes. J’entends un couple se chamailler et je souris du simple fait de les comprendre. Le français m’avait manqué !

Je regarde un peu autour de moi et je réalise... Liège, qu’est-ce que tu es belle toi aussi. Si seulement les gens te respectaient un peu plus... Le bus arrive et je m’imagine à nouveau dans le métro d’Oslo. Ca me manque tout ça, mais aujourd’hui je suis à Liège, chez moi.
Et après ces quelques minutes à me balader à nouveau chez moi,  je me rends compte que c’est mieux que tout.

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