Radio à GoGo: les podcasts à écouter en boucle



Trop fauché pour t’abonner à Spotify / Le silence t’angoisse / Sur Youtube, les mauvaises reprises se succèdent / Aujourd’hui, c’est la troisième fois que tu écoutes les infos le sport et la météo / Parfois, quand tu entends les interventions des auditeurs, tu pleures / Le bain, cette machine à transformer les livres de poche en papier mâché / …
Résigné, tu n’écoutes que Nostalgie : l’appli est sympa et ils passent du Queen …

Un autre monde est possible
Un monde rediffusé, à la demande
Un monde de gratuité, sans publicité
Un monde de connaissances et de babillages, cutomizable à merci
Un monde entier prêt à se faire entendre, qui n’attend que ton signal, là, à portée de clic
Un monde de podcasts, librement téléchargeables.

Sur l’iTunes Store tu te sens perdu ? N’aie crainte, car voici ma sélection arbitraire et subjective de podcasts (francophones) pour partir à la découverte de ce monde passionant.

That's amore : coup de foudre pour l'Accattone Caffè

Traverser la passerelle, pousser la porte de l'Accattone Caffè, et soudain, l'impression d'avoir franchi le Tibre et de se trouver dans une trattoria romaine. Compte-rendu amoureux d'une visite gourmande (ou bien est-ce l'inverse?) dans la nouvelle cantine incontournable d'Outremeuse. 



Accords monochromes, fleurs coupées et meubles rétro : on s'attable en tête-à-tête, avec la délicieuse impression d'être Audrey Hepburn et Gregory Peck dans Vacances romaines. La musique est lounge,  le soleil chauffe la vitrine : oui, décidément, ça sent les vacances, et la carte contribue au sentiment d'échappée belle.


O Roméo, Roméo Elvis // récit d'une soirée (en)diablée

Jeudi 13 avril. Bruxelles arrive dans la Cité Ardente, au rythme de la voix grave de Roméo Elvis. 
L'enfant prodige du rap belge s'apprête à enflammer la scène devant un public déjà plus que chauffé et, pour certains, bien décidé à laisser le diable danser sur les planches du Reflektor.
Roméo fait l'unanimité et nous aussi, on est charmés ; cette fois, c'est Yannick qui s'est faufilé au concert pour nous livrer un compte-rendu de sa soirée.
*

Le cerveau est un organe complexe au fonctionnement parfois mystérieux.
Fort de tous les mécanismes dont il dispose pour stocker l'information, il nous fait quelquefois faux bond sans crier gare, profitant d'une seconde d'inattention pour manifester son cruel joug.

Si j'étais personnellement présent pour la 4ème fois de l'année au comptoir de ma banque, à mi-chemin dans une explication gênée sur les tenants et aboutissants de la perte quasi mensuelle de ma carte, il n'y avait cependant aucun doute sur l'identité du vrai coupable : ma mémoire procédurale. Ce petit amas de connexions neuronales destiné aux tâches de fond semblant définitivement résolu à ne pas traiter le fonctionnement des guichets comme une vraie priorité.
"Essayez de faire un effort cette fois" me dit mon banquier, d'une froideur tangible.
"À voir" dis-je en en sortant, fier d'être à nouveau maitre de mon capital financier.  

Quelques heures après mes aventures, je passe la porte du Reflektor, en remplacement de dernière minute pour une Juliette clouée au lit par la maladie.
- "Je suis sur la guest au nom de Kathleen".
Regard perplexe de la responsable d'accueil, s'attendant vraisemblablement à une jeune fille.
- "Oui je sais je me laisse aller ces jours-ci". 
Sourire gêné et tampon sur la main au son des dernières notes de Caballero et JeanJass dont j'ai raté la totalité du concert. À regret.

Cinématografille : Un peu de méchanceté gratuite envers The Last Face

The Last Face, dernier film de Sean Penn, est une bouse qui a permis aux critiques de jeter dans leurs papiers rage ou ébahissement. Ce qui n’est pas sans m’amuser. Prêtons une écoute aux douleurs de la presse cinéma, ainsi vous ne pourrez pas dire que vous n’étiez pas prévenus…





« La rumeur dit vrai : The Last Face est une daube de proportion cataclysmique», s’agaçait le quotidien Libération après la projection du film au Festival de Cannes en 2016. Libé titrait ce jour là « Un nouveau drame pour l’Afrique. » Cette première réaction nous libère ainsi de tout doute quant au bienfondé de ce papier. C’est cataclysmique. « Ce mélodrame sur fond d’intervention humanitaire est une succession de clichés désolants » écrit, apparemment fort désolé, Arnaud Schwartz dans La Croix. Et de préciser, encore plus désolé et triste (mais quand-même gentil car il ajoute « presque ») : «Presque rien ne fonctionne dans ce long-métrage ». Ailleurs, la plume se montre plus scandalisée: « The Last Face touche du doigt ce que le cinéma peut produire de plus répugnant et inacceptable. » Dans l’émission Le Masque et la Plume, les critiques ont déniché le potentiel comique de la catastrophe. Eric Neuhoff ironise : "Charlize Theron va perdre son contrat avec Dior si les dirigeants voient le film."

Ce que rend Paris Match est plus diplomate : « Très maladroit, mais pas honteux ». Dans les Fiches du Cinéma, on est sur la réserve bien qu’irrité : « Un mélo navrant sur un sujet d’actualité passionnant. » De sa Voix du Nord, un certain « Phl » n’hésite pas à clamer haut et fort que nous sommes face à « Un monument d’indécence ! » Tandis que tout va pour le pire dans Le Monde qui garde pour autant son style ampoulé : « Ce pourrait n’être qu’une croûte boursouflée de plus, mais c’est bien pire : le cri hystérique d’une superstar en plein ego trip, qui instrumentalise la violence affolante de deux des pires conflits qui ont ravagé l’Afrique ces dernières années, pour en faire un spectacle gore, suintant de sentiments en toc. » Enfin, une fois n’est pas coutume, Les Cahiers du Cinéma connus pour partir en palabres hermétiques vont cette fois droit au but (je les remercie) : «Peut-être le plus mauvais film du monde ». Limpide, efficace.




Vous l’avez compris, The Last Face est un film grotesque, jalonné de moment gênants et ce, dès les premières secondes lorsqu’une voix off compare d’un ton mièvre les turpitudes de la guerre aux vicissitudes de l’amour : « La violence de la guerre n'est comparable qu'à la brutalité des rapports entre un homme [longue pause, on respire] et une femme ! Qui s'aiment d'un amour impossible ». En bref, Sean Penn nous raconte comment un médecin (Javier Barden) et une directrice d’ONG (Charlize Therron) passent de « en couple » à « c’est compliqué », tout ça sur fond de guerre sanglante au Liberia et Soudan du Sud. La belle Charlize nous répète inlassablement (toutes les dix minutes ou presque) que la guerre c’est atroce et que l’Occident s’en fout, que c’est honteux de s’en foutre. Mais, au final, on n’est pas plus avancé sur le sujet, pourtant poignant, des conflits en Afrique.

En bonus, deux moments à épingler : Primo, quand Charlize dit à Javier : « Ce n’est pas parce que tu es allé à l’intérieur de moi que tu me connais ». Deuzio, cette scène où ils se brossent les dents avant de faire l’amour. Bref, « Quand il va sortir en DVD, on va pouvoir se faire des soirées hilarantes», concluait joliment Eric Neuhoff sur France Inter. Tout n’est donc pas perdu pour Sean

My Ding Ding Dong : escapade au son du carillon


Des marches usées par les âges, une charpente qui craque et partout, le vent d’avril qui s’engouffre. Le souffle court, Fabrice Renard m’ouvre la porte de son antre. 12h30 : nous sommes dans les temps. Cloisons en contre-plaqué, posters jaunis et coupures de presse à la gloire du maestro, le lieu semble hors du temps, doucement baigné par la lumière artificiellement jaunie que diffuse l’unique ampoule au plafond. Sur une chaise pliable sans âge, je m’installe.

Vous ne l’avez sans doute jamais vu et vous ne le reconnaîtriez probablement pas, mais comme de nombreux Liégeois, vous l’avez sans aucun doute entendu maintes fois. Aux commandes du carillon de la Cathédrale Saint-Paul, c’est toute la cité que Fabrice Renard berce chaque mercredi de ses mélodies enchantées. Plus punk qu’enfant de chœur, on lui doit même quelques extravagances, comme d’avoir joué le thème de Star Wars ou Bad Romance de Lady Gaga.

Cinématografille : L'Orpheline, la jeune femme et l'enfant

C’est le printemps, les oiseaux piaillent, ça sent la brochette fumée dans l’air, faut-il pour autant que le pop corn – aussi grillé que les saucisses, je vous le rappelle- aille se rhabiller ? Non. 



Pour le cinéma aussi, une nouvelle saison commence. Premier indice : soudain un peu moins de sorties fracassantes car beaucoup de films se réservent pour le festival de Cannes MAIS toujours des pépites à découvrir. En ce début avril, quatre choses à vous dire :

De fils et de films : "Mercerie Noire" par Ophélie Longuépée


Ophélie Longuépée est une photographe qui a posé ses valises à Bruxelles, depuis quelques années.
Agée de 26 ans, elle explore, au-delà de la photo de mode et de portrait, des techniques différentes.
Passionnée par le vintage, que cela soit dans sa série « Les Oubliés du Jeu de Balle » , à travers laquelle elle redonnait vie à des vielles images de famille abandonnées sur le pavé des puces du Jeu de Balle, ou dans ses tenues, Ophélie devait rencontrer Miscellany.

Derrière la porte de cette enseigne se cache Ornella Briglio, qui a su dépoussiérer l'image que l'on peut se faire des boutiques vintage. Elle propose une sélection pointue, faite de pièces uniques – seconde main oblige ! - délicieusement rétros et pourtant très actuelles. La mode est cyclique et l'idée de porter des vêtements que personne ne possède dans sa garde-robe nous plait assez. Située au coin de la rue Charles Magnette, la boutique propose une large sélection pour les femmes, des pièces pour hommes et des accessoires de créateurs liégeois.

Et la rencontre, me direz-vous ? Le 13 avril, entre les murs de Miscellany, se déroulera le vernissage de l'exposition « Mercerie Noire ». On y retrouvera le travail d'Ophélie, composé d'images argentiques, délicatement ornées de broderies, qui donnent une dimension plus profonde, sensible, tantôt gracieuse et tantôt poétique, à ses photographies. Le mélange des deux techniques, qui demande une certaine dextérité, donne un résultat unique.

Une rencontre en regards croisés, avant de découvrir de vos propres yeux, les images tissées.

Les 10 Liégeois(e)s qu'on ne supporte pas

Liège, on l'adore. C'est notre ville, notre sang, le feu ardent. On a posé nos valises à Paris, on s'est installés à Berlin, on a émigré un temps à Bruxelles ou à Manchester, et quand même on a choisi de revenir habiter ici. 
Non, vraiment, Liège, on l'adore. 
Si seulement ces dix Liégeois pouvaient la déserter, par contre, la vi(ll)e n'en serait que plus belle.



Ni "pouffe" ni moins : rencontre avec Sarah Grosjean



On peut dire qu'elle ne manque pas de piquant et qu'elle est pleine de contraste. Réservée au quotidien, Sarah devient une autre personne dès qu'elle manie les mots et l'humour. Drôle et un brin provocante, elle devient carrément hilarante avec son accent liégeois bien tranché qui sort de sa bouche dès qu'elle donne vie à son personnage de « La pouffe » dans le Grand Cactus, l'émission humoristique bi-mensuelle de la RTBF.  Sarah d'un côté,  Grosjean de l'autre, elle se dévoile pour les Boulettes, sans langue de bois.