Musique et natation synchronisée : Compte-rendu d'un concert sauvage aquatique dans le cadre du CU Festival


Sur Boulettes à la Liégeoise, on avait déjà mentionné le CU Festival, le parcours créatif liégeois à ne pas manquer du 10 au 13 septembre. Parmi les nombreux évènements proposés, l'un d'eux à retenu notre attention de par sa singularité : CU Festival présente Douchka en concert sauvage, avec la section Syncro du Liège Mosan à la Piscine d'Outremeuse.

Cet évènement plutôt particulier, Pauline y est allée... Compte-rendu aquatique et en musique d'une sortie culturelle aux petites heures du matin.
Samedi 12 septembre 2015. Réveil matin 7h. Bus dans 48 minutes. Dormi cinq heures, décalage nocturne et estival oblige. Pas évident de profiter pleinement du CU Festival quand on habite en périphérie de Liège... Mais ça y est ! 8h30 pétantes, nous passons entre les gouttes de pluie et les derniers fêtards tardifs pour nous trouver devant la piscine d'Outremeuse. Nous arrivons de façon si ponctuelle que l'on nous prend pour des bénévoles, alors que l'équipe installe à peine les bannières des sponsors. Pas de doute, nous sommes les premiers festivaliers sur place. Hourra !

© Thom P

Il faut dire que ce concert en bord de piscine, natation synchronisée incluse, était clairement un des rendez-vous les plus excitants du weekend. Malgré l'heure impromptue de l'événement (qui colle pourtant parfaitement au concept du festival : des découvertes culturelles dans un espace-temps non conventionnel), on aurait espéré bien plus de monde. Ce ne fut pas le cas. Le public liégeois préfère visiblement s'attarder lors de soirées la veille et faire la grasse matinée... Dommage. Qu'à cela ne tienne ! L'ambiance y gagnera en intimité et le public présent aura vécu un moment privilégié.

Neuf heures. Répétition générale pour les huit jeunes nageuses, derniers conseils des entraineuses, et le spectacle commence, Douchka aux manettes sonores. Une chorégraphie épatante se déroule sur le bien nommé Joyful, issu de l'EP éponyme. Quatre minutes ne nous ont jamais paru aussi longues tant la performance de cette section synchro du Liège Mosan fait preuve d'endurance. Il fallait le faire, comme le témoigne la vidéo ci-dessous. Les danseuses sortent de l'eau sous les applaudissements du public, qui peut alors barboter durant le reste de la prestation musicale.



Nous ne critiquerons pas le set de Douchka, beatmaker français de 23 ans issu de Nowadays Records (label de Fakear, La Fine Equipe, etc.), l'intérêt nous semblait clairement ailleurs. Autrement dit, si Chantal Goya jouait dans un sex shop, on y serait quand même allé (ok, on force un peu le trait, mais bon, l'image est là). Nous dirons juste brièvement que les amateurs de trap et diverses hybridations électroniques à la Flume - genres musicaux ultra tendances (un remix de Lean On, sans conteste tube de l'été 2015 n'a d'ailleurs pas été épargné) - auront été ravis. Bref, un choix malin, rafraichissant et... aquatique, assez en phase avec ce bassin de natation, dancefloor pour une heure.

Peu avant dix heures. Quatre nageuses synchronisées nous livrent une nouvelle prestation, pendant que le jeune Rennais, amusé, termine son concert comme il l'a commencé, avec son titre Joyful. Il est temps d'installer les couloirs dans l'eau, de démonter le matériel audio et d'accueillir les habitués liégeois, désireux eux aussi de profiter de leur piscine. La vie reprend son cours, et nous sommes heureux d'avoir participé à cet instant particulier. Avec pour seul regret que l'happening n'ait pas duré plus longtemps...

© Thom P

L'après-midi même, un autre rendez-vous du CU Festival donnait résonance à ce que nous venions de vivre à la piscine d'Outremeuse. David Mennessier, l’un des deux concepteurs de la géniale application Beat Bang lancée en 2012, nous livrait une histoire subjective et passionnée des musiques électroniques au Point Culture. C'est ainsi qu'il nous expliqué que le point de départ de l'aventure Beat Bang a été fixé en 1988, avec Voodoo Ray, morceau emblématique d'A Guy Called Gerald. La popularité de ce titre est due, entre autres, à Tony Wilson, réputé pour organiser des événements dans des lieux originaux, comme le témoigne cet extrait diffusé lors de la conférence. Comme un petit air de déjà vu, non ? « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». Longue vie au CU Festival, inspiré et inspirant, qui donne plus que jamais envie de (re)découvrir Liège.



Pauline Serrano Izurieta.

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