Surprises & gourmandise: tête-à-tête à l'Air de Rien



Dans la liste des mails agréables à recevoir, on retrouve forcément les factures en bas de classement, précédées des chaînes de mail (si si, ça existe encore) et des tentatives de phishing.

A vrai dire, les petits mails d'amour étant rare, il est peu fréquent de recevoir un mail palpitant.
Reste que nos doigts ont bien frétillé derrière notre clavier quand on a reçu un mail de Marylin Herrmann la semaine passée. Le sujet? Une invitation inattendue et merveilleuse à l'Air de Rien, le restaurant gastronomique de Stéphane Diffels, niché dans le hameau de Fontin.




Si le nom ne vous dit rien, cela ne saurait tarder à changer: récompensé d'un 16/20 au Gault&Millau cette année, Stéphane Diffels est appelé à toucher les étoiles, et pour le couple de foodies que nous sommes, c'était un véritable bonheur que d'aller goûter sa cuisine après en avoir tant entendu parler.

Talons, blazer, ça tombe bien en plus, on avait une occasion spéciale à fêter, il ne restait plus qu'à se régaler!



La première bonne surprise? Certes, le nom du patelin où Stéphane Diffels s'est installé ne nous évoquait rien et nous semblait donc forcément lointain, mais en réalité, en une vingtaine de minutes on y était. Le timing parfait pour se sentir tout de même un peu dépaysé tout en étant cool pour regagner notre Principauté en fin de soirée.

La deuxième bonne surprise? Si la cuisine est ultra soignée, ici pas de décor guindé ou de service emprunté.
Brique apparente, lumière douce, personnel de salle souriant et aux petits soins, on s'y sent tout de suite bien. D'autant plus qu'avec une bande-son qui alternait les XX et les Artic Monkeys, nos oreilles étaient ravies.

Bon et dans l'assiette alors? Un r-é-g-a-l.





Plat après plat, Stéphane Diffels nous a fait découvrir une cuisine inventive, qui prouve à qui en douterait que l’on peut être wallon et sophistiqué; terroir et non-conventionnel. C’est qu’à l’Air de Rien, la gastronomie de chez nous ne se réduit aux sempiternelles sauces à la bière spéciale et spéculoos de tradition, si bons soient-ils. 

Ici, le chef ose et compose une cuisine florale, comme on assemble les bouquets. Coquelicots, berce et roses sauvages se marient aux truites, langoustines et autres neiges de foie gras dans un florilège de saveurs et de senteurs qui contribuent toutes à l'expérience multi-sensorielle que procure le restaurant. 

Certes, le palais est roi dans ce temple du goût, mais à l'Air de Rien, on mange d'abord avec les yeux. Tant et si bien que d'abord, on n'ose pas toucher. Et puis viennent les arômes et la curiosité - tiens, t'as vu ? Qu'est ce que c'est ? - alors on craque et on se laisse surprendre, encore et encore.

Si l'assiette (ou plutôt les nombreux plats) est bien au cœur de l'aventure, le verre n'est pas en reste et vient compléter une odyssée déjà plus qu’époustouflante. Au fur et à mesure des services, on suit la sélection des vins, qui opère un subtile chassé-croisé entre vins d'ici d'ailleurs.

Partis avec une coupe de bulles 100% belge, on passe ensuite par l'Australie, pour revenir chez nous puis repartir vers l'Afrique du Sud, la France ou encore l'Italie. Comme pour le reste du repas, audace et cohérence sont au rendez-vous. En ce qui nous concerne, gros coup de cœur pour le vin "Notes Blanches" produit par la coopérative Vin de Liège. Doux et frais, son nez de fleurs et de fruits qui tire vers le lychee nous a ravis, et pas seulement parce qu'il est produit en Cité Ardente.



Forcément, au départ, voir une dizaine de plats sur le menu, c'était un peu intimidant. Au final, les portions étant calculées à la perfection, on s'est retrouvés tout ébahis au moment du dessert, déjà nostalgique de la valse parfaitement orchestrée de délices délicatement présentés.

Comblés, on a quitté Fontin avec des étoiles dans les yeux. Ça fait du bien de savoir qu'il existe des adresses comme ça chez nous, inventives, exceptionnelles et pourtant décontractées. 

















Aucun commentaire