Into the Wild(life) avec les photos de François Remy






François, je l'ai rencontré sur les bancs d'école. Un peu par hasard, nous nous sommes retrouvés assis côte à côte. Deux adolescents de quinze ans. Déjà à l'époque, François était un colosse. Taillé dans la roche, c'était le genre castard au grand coeur, incapable de faire du mal à une mouche. A un point tel que quand en bio il a du réaliser un cimetière herbier d'insectes, il s'est dit que c'était bien plus chouette de les capturer en photo, et de les laisser vivre leur vie. C'est le début d'une passion.

De Microcosmos au Jardin extraordinaire en passant par Chérie j'ai rétrécis les gosses, ma jeunesse n'a eu de cesse de m'apprendre que quel que soit le sol que je foule, il se joue à mes pieds un monde incroyablement petit, poétique et féérique. Small is Beautiful. Amoureux de nature, c'est désormais François qui a pris le relais et qui me le rappelle chaque jour grâce à ses instantanés pastels qui subliment l'infiniment petit.

Alors thésard en écologie, cet univers parallèle est pour François une aubaine. Entre deux recherches, s'il lui est difficile de jouer aux grands voyageurs, l'omniprésence des insectes lui permet de s'adonner comme il l'entend aux joies de la photo nature : "Je photographie énormément d'insectes, car c'est facile à trouver. L'extraordinaire est partout. Je prends la plupart de mes photos dans un rayon maximum de 50 km autour de Liège".


Et puis, il faut avouer que les insectes sont une cible idéale : pas besoin de faire de longs affûts, juste de se lever tôt. "Juste avant l'aube, c'est le timing parfait. Ca me laisse le temps de faire un peu de repérage pour être prêt quand le soleil se lève. C'est à ce moment que la lumière est la plus belle. Et puis les insectes sont plus calmes. Avec la rosée, ils sont gorgés d'eau et ne peuvent pas voler".

Parmi ses terrains de chasse préférés, les réserves naturelles, synonymes d'une importante biodiversité.  "Pour qui souhaite observer la nature, c'est le top. Pour ma part, je rends souvent en compagnie de mon père Eddy (également photographe amateur) dans de superbes réserves, notamment près de Trooz (réserve de « la Rochette »), à la Montagne Saint Pierre ou encore la réserve "Aux Roches » de Flémalle".




De là à se glisser dans les souliers de conférencier et formateur en photo, il n'y a qu'un pas que François franchit avec plaisir. "Les formations photo que je prends en charge de temps en temps pour Natagora ou le Festival International Nature de Namur sont organisées régulièrement et il devrait y en avoir  en 2018. Mais quand je vois l'enthousiasme que cela suscite à chaque fois, je me dis que c'est quelque chose que j'aimerais développer de façon personnelle".

Son cliché le plus précieux ? Sa photo la plus improbable. "Il y'a deux ans, en Ardèche, le ciel était couvert et je rechignais à sortir, puis, comme j'étais déjà levé, je me suis dit que c'était trop bête et je suis parti. Et là, je suis tombé sur une empuse (ndlr : une larve) appelée aussi petit diablotin. En plus, coup de bol, le soleil est sorti juste deux minutes, ce qui a donné une ambiance très bleue et spéciale à la photo". A observer le cliché, on se dit qu'il a raison, c'est vraiment magnifique. Il y a des photos comme ça, qui nous rappelent que la vie est belle sous toutes ses formes.



Après le festival AVES 2017 et Montier-en-Der 2017, les travaux de François Remy Wildlife Photographer seront exposés en avril 2018 lors du Festival Natur' Images de Tignécourt (Vosges ; entrée gratuite). En attendant, on se console en allant les observer sur son site, sa page Facebook ou encore son compte Insta : @francoisremyphoto

Sous le charme ? Pourquoi ne pas en profiter pour prendre contact avec lui et (vous) offrir une photo  numérotée et dédicacée ?


Texte : Clem

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