Mai, ça y est. Le soleil est (presque) de retour. Maitre Gims a sorti un album de 40 titres. Il existe un musée du selfie à Los Angeles. Mark Zuckerberg a tenté d’expliquer l’Internet aux Congress Men. La duchesse de Cambridge a pondu son troisième œuf royal. Et… il y’a des films à voir au cinéma. Dont un, très particulier.
Des chiens qui parlent au milieu des ordures, un univers japonais beau et effrayant, la musique formidable de Alexandre Desplat : voilà le décor de L’île aux chiens - second film en stop-motion [technique d’animation d’objets immobiles, image par image] de Wes Anderson après Fantastic M.Fox. On y suit le périple d’une bande de clebs mis en quarantaine sur une ile en raison d’une épidémie de grippe canine. Leurs poils drus sont sales, ces cabots sont amochés, affamés et malades. Rejetés par la société, ces clébards éculés sont expulsés telles de vieilles pelures aux confins du Globe. En exil, ils sont rejoints par Atari, un jeune garçon traumatisé à la recherche de son chien de garde qu’il aime tant.
Tout se déroule donc sur cette terre en mer. Et dans cette gigantesque déchèterie post-apocalyptique, tout est à réinventer, à reconstruire. Le spectateur est plongé dans un nouveau monde, à la fois avant-gardiste et très actuel, où recyclages et reconversions sont naturellement synonymes de nouveau départ. Telle est la scène de cette grande aventure appelant à la révolution, à la liberté, aux grands espaces. Mais face à ces instincts sauvages, il y a aussi l’envie de retrouver son foyer perdu; un paradoxe agréable qui n’est pas sans rappeler nos propres contradictions.
Voilà un film épuré, drôle et intelligent. Particulièrement noir, il est surtout destiné aux adultes. La réalisation du stop-motion est magistrale dans le sens où il n y a pas besoin de 3D pour ressentir les matières. Les marionnettes animées sont plus réelles que nature ! Et pour cause, le tournage a duré deux ans. Cela se ressent dans la précision du décor et des personnages. Certaines scènes sont à ce point abouties et spectaculaires qu’elles pourraient être vue comme des courts métrages (le prologue, les scènes musicales, la confection de sushis,…)
À noter le casting voix 5 étoiles, autant en version originale que française : Vincent Lindon, Daniel Auteuil, Isabelle Huppert, Louis Garrel, Léa Seydoux, Mathieu Amalric, Hippolyte Girardot, Yvan Attal, Nicolas Saada, Jean-Pierre Léaud (oui même Jean-Pierre Léaud),… Et en anglais : ryan Cranston, Edward Norton, Liev Schreiber, Scarlett Johansson, Jeff Goldblum, Bill Murray et Courtney B. Vance.
Les autres films que je conseille vivement :
Lady Bird : Très belle chronique sur l’adolescence ! Rappelez-vous La Boum… Ce moment où tout change sans que l’on ne s’en rende vraiment compte. Un film très juste, sans doute parce que autobiographique en partie. La réalisatrice, Greta Gerwig, est trentenaire aujourd’hui et traite le sujet avec suffisamment de recul. On suit la dernière année de collège de Christine, dite « Lady Bird » : ses relations tumultueuses avec sa maman, son envie d’étudier à New-York, ses premiers amours, son insolence, sa timidité. Un film à priori destiné au parcours « art et essai » et pourtant il plaira à un très large public c’est sûr !
Game Night : Une fois par semaine, pour pimenter leur vie de couple, Annie et Max - interprétés par la pétillante Rachel McAdams et Jason Bateman – participent à des soirées jeux et l’une d’elles va franchement mal tourner. Un film d’action, clairement, mais avant tout une super comédie, plutôt nouvelle dans le paysage des comédies américaines. J’irais même jusqu’à dire : un film à voir en amoureux! Car en plus d’être très drôle, le regard qui est porté sur la dynamique des couples est super intéressante.
Mais aussi…
Ready Player One, Ni juge ni soumise, Nico 1988…
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