Cinématografille : Shyamalan is back ! (attention, scoop en fin de texte)

Le pitch : trois adolescentes (l’unes d’elles sort du lot, la très intelligente et ténébreuse Casey) sont kidnappées par Kévin, homme d’une trentaine d’années. Très vite, celui-ci se révèle être un schizophrène aux 23 identités…



« Savez-vous pourquoi on a peur quand on est seul ? Moi je sais pourquoi, je sais. […] Je vois des gens qui sont morts. » Brrrrrr. Ca vous dit quelque chose ? Le sixième sens, 1999. 
Après ce premier succès, le réalisateur M.Night Shyamalan a fait Incassable puis Signes et Le village, c’était le king du frisson ! 
Mais c’était jusqu’à ce qu’il fasse flop sur flop, quatre à la suite pour être exacte. Dur. 
Pourtant ses plus grands admirateurs le savaient : c’était pour mieux revenir.
 D’abord en 2015, avec The Visit (excellent) et puis aujourd’hui, avec Split (excellent). Oui, le réalisateur/auteur à l’imagination débordante est bel et bien de retour. Réjouissons-nous. Car Split est un film étonnant, d’une ambition singulière. Un film différent. Pour le réaliser, Shyamalan a eu recourt à l’autofinancement. 
Et c’est quand il a le moins d’argent que ce cinéaste est le plus ambitieux. Avec un budget limité, il  ne se donne aucune limite quant à la multiplicité des genres. Thriller ?  Teenmovie ? Conte Fantastique ? Epouvante-horreur ? Comédie ? Même Allociné s’y perd. 
C’est comme pour son protagoniste et ses 23 personnalités, Split est tout ça à la fois. M. Night Shyamalan mixe les atmosphères et les tons en maitrisant à merveille cette complexité intellectuelle et architecturale.




Kévin vit donc avec 23 identités. Et chacune d’elles croit à 100 % en sa propre existence. Il est à la fois le jeune Hedwig, 9 ans et un cheveux sur la langue ; Dennis, pervers et psychopathe ; Barry, styliste et gentil ; et puis Kévin est encore 20 autres personnes mais je vous évite là un laïus sur les profils. 
Le plus important à retenir c’est l’acteur qui les interprète : James McAvoy, James McAvoy, James McAvoy, James McAvoy, James McAvoy, James McAvoy, James McAvoy, James McAvoy, James McAvoy, James McAvoy, James McAvoy, James McAvoy, James McAvoy, James McAvoy, James McAvoy, James McAvoy, James McAvoy, James McAvoy, James McAvoy, James McAvoy, James McAvoy, James McAvoy.

23 exactement. Et 23 fois excellent !
Chacune des 23 identités a ses petites habitudes. Quand Dennis (celui qui aime regarder les ados danser nues) dort, Barry (le styliste maniéré) en profite pour consulter une psychiatre. Le Dr Fletcher s’intéresse de près aux personnes ayant vécu un traumatisme car elles développeraient des capacités extraordinaires. Grâce à leurs souffrances en effet, elles révèlent le potentiel élevé du cerveau. Ce serait de là que vient le surnaturel… M. Night Shyamalan part d’un phénomène psychologique reconnu, le trouble dissociatif de l’identité, puis de là il extrapole et le scénario s’envole. 
Le questionnement est le même que pour d’autres de ses films, « quelle place occuper dans ce monde ? », mais l’histoire est novatrice et le film d’un genre nouveau.




Petit à petit il glisse vers le fantastique et on se demande au clap de fin si on ne vient pas de voir le premier opus d’une série à la X-men, en encore mieux, c’est à dire en plus complexe dans la trame psychologique mais plus simple dans les effets spéciaux et donc encore plus beau. Bref, en plus inspiré. En plus Shyamalan. Les héros de M.Night seraient alors des personnages dont les écorchures sont à l’origine de leur grandeur. À travers la souffrance ils peuvent atteindre la puissance. Car ces cœurs brisés sont les plus évolués… Une surprise en fin de film – que je ne peux pas vous dévoiler ici - va dans le sens de mon intuition. 
Vous l’avez compris cette affaire est loin d’être close, je le sens, elle est à suivre, je vous le dis !


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