IVG, luttons pour ta dépénalisation


Malte, l'Irlande, la Pologne, ce sont des destinations de vacances qui font rêver ; la première pour son eau turquoise, la deuxième pour ses magnifiques paysages (on se rappelle tous « PS: I love you ») et la troisième pour ses délicieux pierogi.

Mais lorsque l'on sait qu'en explorant ces trois pays nous croiserons des compatriotes européennes qui n'ont pas le droit de disposer librement de leurs corps, on se dit que les spécialités polonaises ont tout compte fait un goût bien amer. Parce que oui, en Pologne, une femme n'a le droit d'avoir recours à une interruption volontaire de grossesse (IVG) que si sa vie et sa santé sont en danger, si sa grossesse résulte d'un viol ou si le fœtus est mal formé. En Irlande, il faut que cette même femme soit en danger de mort pour qu'elle puisse avorter, et c'est pire encore à Malte, où cette raison n'est apparemment pas suffisante pour pouvoir légalement mettre un terme à une grossesse. Et là, notre pierogi ne passe carrément plus.

Certes - et malheureusement - ces trois pays d'Europe ne sont pas les seuls à bafouer, une fois de plus, le droit des femmes. Mais ils sont là pour nous rappeler à toutes et à tous qu'encore une fois, nous ne bénéficions pas des mêmes droits. Et cette injustice, c'est à nous d'y remédier. En criant haut et fort à nos gouvernements qu’il est grand temps de donner à La Femme le droit de décider de son avenir, de risquer sa vie ou non pour mettre au monde un enfant, de choisir de devenir mère ou, au contraire, de toujours privilégier sa carrière, bref, d’enfin disposer librement de son corps. Car une femme qui ne peut avorter en toute légalité court de graves dangers.

Non seulement les femmes qui n’ont d’autres choix que d’avorter clandestinement – autrement dit, hors du milieu médical – risquent la prison, mais elles risquent également leur vie. Qu’elles utilisent des produits chimiques, qu’elles absorbent des plantes ou des surdoses de médicaments, qu’elles se donnent des coups, provoquent une chute ou demandent à une tierce personne de percer leur œuf, toutes mettent leur santé et vie en danger.

Mais même en sachant qu’elles encourent les complications souvent liées aux avortements clandestins – infection, hémorragie, déchirures, septicémie et, bien sûr, l’infertilité et la mort –, les femmes ont toujours, dans tous les pays et dans toutes les cultures, avorté. Et elles continueront d’avorter. L’interdiction ou le retrait de ce droit n’empêchera jamais les femmes de prendre ces mesures extrêmes pour mettre un terme à leur grossesse, alors pourquoi ne pas rendre, partout en Europe et dans le monde, l’avortement légal ? Pourquoi ne pas le retirer de l’ensemble des Codes pénaux, y compris du nôtre, où l’avortement n’est que « partiellement dépénalisé » ? Il est du devoir des gouvernements de protéger ses citoyennes.

En ce jeudi 28 septembre, Journée Internationale du Droit à l’Avortement, une manifestation est organisée dans le quartier européen à Bruxelles ; au travers de cette manifestation, citoyens et citoyennes réclameront « l’inscription des droits sexuels et reproductifs, et notamment du droit à l’avortement, comme droit fondamental pour l’égalité en Europe ».
Chers boulets et chères boulettes, joignez-vous donc à nous. Luttons, protestons, hurlons. 
Exigeons. 







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