Un valeureux Liégeois à l'assaut du Sahara.




Dès demain, des étudiants venus de toute l'Europe vont se lancer à la conquête du Sahara au volant de leurs petites Renault 4L.
Sorte de "Dakkar pour jeunes", le 4L Trophy attire chaque année un nombre croissant de participants et se tiendra cette année du 18 février au 1er mars.
Il y a deux ans, Maxime Leclercq a participé à ce rallye pas comme les autres et en est revenu des étoiles plein les yeux. A 24h du départ de la 18e édition, on l'a rencontré pour qu'il nous en dise plus sur cette incroyable aventure.

L'équipage de la team 1212, Maxime (à gauche) et Pierre

Pour Maxime, le 4L Trophy est avant tout une histoire de hasard...ou plutôt de chance! 

C'est en zappant qu'il a découvert l'existence du 4L Trophy et bien vite, il a voulu en savoir plus, écumant le Net à la recherche d'informations sur ce qui lui semblait être un "mini Dakkar pour jeunes". 

"J'étais fou de voir toutes ces vidéos sur le net, et un jour deux amis m'ont dit qu'ils allaient le faire...J'étais super motivé à les aider dans leur aventure!" Un an plus tard, malheureusement, leur projet n'avait toujours pas avancé et c'est là que Maxime est véritablement entré en scène: "Un des coéquipiers ne pouvait plus participer car il allait commencer à travailler à l'étranger. L'autre, Pierre Van Damme, m'a alors demandé de le remplacer et de réaliser l'aventure avec lui. Je n'ai pas réfléchi une seule seconde et je me suis lancé! On a repris le projet et on l'a fait !"
"On", c'est donc Pierre et Maxime, mais aussi leur bolide, Choupette! Avant de se lancer à la conquête du désert, cependant, un véritable parcours du combattant attendait nos fous du volant...


1e étape: la récolte de fonds! Si le 4L Trophy est destiné aux étudiants, on ne peut pas dire qu'il prenne véritablement en compte leur budget: pour participer, il faut verser plus de 3000 Euros de frais d'inscription, et prévoir un budget total pouvant avoisiner les 10000 Euros...de quoi faire un sacré trou dans le porte-monnaie! L'aspect financier est pourtant loin d'avoir découragé nos valeureux liégeois: "c'était un défi et ça rendait l'aventure différente et surtout méritée".
Pour eux, pas question de compter sur papa-maman pour les dépanner: "au bivouac, on rencontrait deux types d'équipages: des voitures vierges, sans aucun autocollant à part un: "Merci Papa, Merci Maman, Merci la Famille"... Et puis les autres, dont chaque centimètre carré était recouvert d'autocollants de sponsors, de photos d'amis, de signatures,... On était définitivement dans le deuxième cas, nos amis et nos parents nous ont aidé mais dans nos démarches plutôt que financièrement ! A nos yeux c'était mieux comme ca. C'était notre projet, on devait l'assumer et puis "dans le sable ça avait un autre goût". Le goût du travail bien fait sans aucun doute! En effet, pour rassembler l'argent nécessaire sans faire appel à la banque parentale, il a fallu que Maxime et Pierre donnent de leur personne. Si la chasse aux sponsors a représenté une grande partie de leurs efforts, ils sont loin de s'être arrêtés en si bon chemin: l'organisation de soirées et d'événements variés (vin chaud, soirée karting,...) ainsi que la préparation et la vente de plus de 500 lasagnes leur ont permis d'atteindre leur budget.

Si les frais d'inscription on représenté plus d'un tiers de leur budget, leur 4L, Choupette, a aussi mis une dent dans leur cagnotte. C'est Pierre qui avait dégoté la voiture pour la modique somme de 500E, rachetée à un équipage tout droit revenu du Sahara...Elle a donc disputé son troisième 4L Trophy avec eux!
Pour Maxime, le lifting de Choupette a été une belle occasion de mettre sa formation d'Ingénieur Mécanique à profit. "
On a pratiquement tout refait nous même ! Et le reste, on l'a fait en assistant des experts qui nous ont donné de grands coups de main. On s'est bien usé les mains dessus, surtout lors du ponçage/peinture mais c'était tellement cool ! Initialement elle avait une vielle peinture en blanc et noir comme une vache mais un peu vieille et avec toutes les traces des anciens stickers décollés, quand elle est sortie de la tonnelle emballée dans laquelle on l'a repeinte, c'était juste magique: elle était magnifique !"  
Le tourbillon des préparations a fait que l'équipage n'a pas vu le temps passer...et bien vite, le jour J était arrivé! Des appréhensions à l'idée de se lancer à la conquête du désert? Que nenni!
"
On stressait plutôt lors des dernières semaines avant le départ, car on avait encore du travail et fallait être prêts ! Sinon durant le Raid, c'est certain qu'il y a le stress de casser quelque chose ou d'avoir des ennuis mécaniques, mais honnêtement je pense que c'est impossible de faire le 4L Trophy sans avoir aucun ennui mécanique...Ca fait partie du charme de l'aventure!" 

Heureusement, en cas de pépin, nos Liégeois n'étaient pas seuls! C'est bien connu, on est vachement plus sympas que nos voisins d'Outre Quiévrain (si, si) et Maxime et Pierre ont pu profiter de la bonhomie belge légendaire dans le désert: "
il y avait un sous-bivouac composé des équipages Belges détouré par des grands Drapeau à nos couleurs. On se positionnait en cercle avec les 4L pare-chocs contre pare-chocs, ensuite il y avait toutes les tentes puis au centre toutes les chaises pliables autour du feu. Ambiance à la Belge !" Et cette ambiance de camaraderie ne se limitait pas aux pauses bivouac: "un jour, on attendait dans une file au milieu du désert pour passer dans les "bacs-à-sable". C'est un passage où les 4L s'enlisent à chaque fois et donc il faut pousser et attendre avant de passer. Avec les équipage belges, on a décidé de suivre notre voie, le faire à notre façon au lieu d'attendre et de faire la queue. On a coupé à travers le sable plus loin mais au lieu de faire une file, on s'est tous arrêté. On a étudié le passage, et on a tous sorti nos plaques de désensablement que l'on a disposées sur tout le passage de sable. Ensuite on est tous passés les uns après les autres en s'aidant si il fallait". Et bon sang ne saurait mentir,  "une fois de l'autre coté, on a fêté la manœuvre avec un petit apéro!"







 De ses deux semaines d'aventures dans le désert, Maxime ne garde que des bons souvenirs. "Quand on roulait dans le désert et qu'on était seuls au milieu de tout c'était vraiment magique! Les soirs au bivouac, les bacs-à-sable, ... Sinon y a eu l'arrivée à Marrakech, c'était tellement fort comme moment ! Sur le moment on y croyait à peine... On l'avait fait ! Choupette avait tenu le coup... Puis c'était aussi le retour à la civilisation, la nuit à l'hôtel avec une vrai douche, un vrai lit ! On était tout fous".
Avant de rentrer en Belgique, un dernier obstacle les attendait tout de même: "on a cassé le pare-brise sur le chemin du retour en Espagne. C'était vraiment la galère, on ne voyait plus rien sur l'autoroute et les petits bouts de verre arrivaient dans l'habitacle. On a roulé pendant 50 km comme ça jusque Valladolid où on a négocié dans une petite casse le pare-brise d'une 4L qui était sur des blocs". Malheureusement pour nos deux compères, ils n'en étaient pas encore au bout de leurs peines: "on a eu de la neige sur la route en Espagne juste avant la frontière Française. On a su par après que les équipages derrières nous ont été arrêtés au péage car c'était tempête de neige, on a roulé à 3 équipages en file indienne sur une autoroute blanche, on était tout seuls, c'était vraiment magique !"
Un retour surréaliste qui reste parmi les meilleurs souvenirs de Maxime! 






Aujourd'hui de retour sur le sol Liégeois, notre coucou-casse-cou n'est pas rangé des voitures pour autant! En attendant de réaliser son rêve de disputer le Dakkar, il se prépare à escalader le Mont Blanc cet été en attendant de se lancer dans l'aventure d'une carrière à l'étranger.
Dès demain, c'est sans amertume qu'il sera fidèle au poste pour soutenir les Liégeois qui s'élanceront à la conquête du Sahara. "Je ne suis pas déçu de ne pas participer cette année, 
je pense que c'est une aventure que l'on doit vivre une seule fois ! Le 4L Trophy doit rester ce qu'il a été pour nous: un accomplissement, un challenge, puis surtout une belle école de la vie".A ceux qui seraient intéressés par le projet, Maxime n'a qu'un mot à dire: foncez! "Ca nous a appris qu'au final tout est possible. Qu'on doit avancer ! Qu'il y a toujours des solutions. Qu'il faut se débrouiller. Le goût du voyage aussi ! Bref, c'était ma plus belle aventure. Et je l'a conseille à tout le monde. Faut le faire les gars ! " En voiture, tous! 




Pour suivre le 4L Trophy, c'est par ici et si vous voulez faire comme Maxime et encourager les deux Liégeois de la team Marrakech Express, n'hésitez pas à faire un tour par leur page






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