On sait enfin pourquoi les livreurs Deliveroo se rassemblent place Cathédrale (et s'ils sont exploités ou pas)


Vous avez déjà tous sûrement commandé de bons petits plats avec Deliveroo, par manque de temps ou flemme de cuisiner, ce qui vous importe c’est ce qui arrive dans votre assiette, et c’est normal ! Mais vous êtes-vous déjà demandé qui sont ces gens qui sonnent à votre porte ? Ces sauveurs d’un autre monde qui vous empêchent de tomber là ? Car, disons le, sans eux, on se laisserait mourir de faim !

Tout d'abord, il faut savoir que deliveroo.be est un site web exploité par Deliveroo Belgium sprl, entreprise britannique dont le siège social en Belgique, se situe à Bruxelles.
Créée en 2013, la société est l’idée de deux américains, installés au Royaume-uni, qui trouvent que l’offre de livraisons de repas à domicile est très pauvre. Tout comme le vendeur d’Ebay qui vend son article à l’acheteur, le restaurateur est en relation directe avec son client via une plateforme qui affiche ses menus et sur laquelle on peut passer des commandes de repas. Une fois commandé, votre repas est livré par la société ou par un restaurateur partenaire.

Désormais, multinationale, Deliveroo ne serait rien sans ses coursiers, Claudia 25 ans raconte.

La rencontre

Etudiante en deuxième Master Architecture d’intérieur Patrimoine Claudia a bien voulu me parler de son job. Au début, je voulais vivre, comme elle, l’expérience Deliveroo. Mais après quelques soucis avec des automobilistes et un accident qui l’a refroidie, ce n’était peut-être pas une bonne idée que je monte, moi aussi, sur mon deux roues !
C’est donc dans un divan que j’ai écouté son témoignage et c’était, à vrai dire, pas mal non plus !
Claudia a plus de 18 ans, elle a un bon smartphone et son propre vélo, voici les seules conditions « officielles » pour être livreur chez Deliveroo. Car clairement, si vous êtes essoufflés après avoir monté les quelques marches qui mènent de votre salon à votre chambre, ça vaut même pas la peine d’y penser !
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« Je cours souvent et me déplace exclusivement avec mon vélo. La condition physique n’est pas un critère de sélection, bonne condition chance à toi ! Mes courses tournent aux alentours de 14 minutes, ça dépend d’où je suis évidemment. Plus tu vas vite, plus tu as de sous, c’est aussi simple que ça ! »
S’inscrire comme coursier est très simple, vous allez sur le site, vous remplissez le formulaire, ensuite les directives vous sont envoyées sur votre téléphone et le contrat est signé en ligne à votre inscription. Vous avez le choix entre travailler comme Indépendant ou P2P.

Le statut sous lequel Claudia travaille est le statut P2P, Particulier à Particulier (Pair to Pair), auquel tout le monde peut avoir accès sauf les indépendants. Avec ce statut vous ne payez pas de TVA ni de contributions sociales. 
Le matériel se constitue d’un sac, d’une veste flash, d’un porte téléphone et d’un autre petit sac. Le matériel est envoyé par la poste dans la même semaine que l’inscription et c’est gratuit.

En principe, être payé par Deliveroo en travaillant comme P2P, c’est calculé comme ceci :
2pour la récupération de la commande + 1pour la livraison au client + un montant variable basé sur la distance à parcourir (+ les pourboires qui vont direct dans votre poche !).
« Je suis payée à peu près 5 euros par course, habituellement j’en fais 3 par heure, quand tout va bien ! 15 euros l’heure c’est plutôt cool ! Mais il faut être à fond, car enchainer trois courses, c’est parfois chaud pour les jambes, surtout dans les montées du style la citadelle ! Plus la distance est longue plus on est payés, mais ça tourne souvent autour de 4, 5, 6 euros. »

Des horaires à la carte

Claudia travaille en soirée, en semaine, cela dépend de ses choix d’horaire.

Il n’y a pas d’horaire type, le principe c’est que nous pouvons choisir de travailler pendant des shifts qui durent 1h ou 1h30 pour le midi. Le lundi, à 11h, les shifts de la semaine s’activent et tu dois vite cliquer sur chaque shift que tu veux prendre, le plus vite possible avant qu’ils soient tous complets, cela permet de régulariser le nombres de livreurs sur la route. Si tu ne veux pas travailler et annuler tu peux le faire en désactivant ton shift, ce qui laissera place à quelqu'un d’autre, c’est flexible et super. Je peux mettre des alertes sur mon téléphone quand des shifts se libèrent.
Pouvoir agencer sa semaine comme on le souhaite, ce n’est tout de même pas négligeable ... Lorsque elle travaille, Claudia doit être en ligne sur l’application Rider et donc être sur un shift, son téléphone sonne et elle doit se rendre le plus rapidement sur les lieux du restaurant afin de récupérer son colis. Une fois le colis récupéré elle obtient l’adresse du client et fonce ! Après la livraison, son téléphone est de nouveau en ligne pour avoir de nouvelles commandes. Leurs livraisons se « limitent » aux alentours de Liège, dans un rayon de 5km. « Mon devoir est de transférer les colis rapidement pour que les clients soient satisfaits. »

Pédaler sans risques


J’aime ce travail car cela me permet d’allier plaisir du sport et budget ! C’est à
chaque fois un défi de rouler, et vite, pour amener la commande, ça met une chouette adrénaline ! LE hic c’est les automobilistes sur la route et c’est souvent dangereux, surtout la nuit... 
Être à vélo sur la route, c’est comme en voiture, quand il y a des risques, il y a des assurances ! Les riders Deliveroo sont couverts par l’assurance responsabilité civile (dommage à des tiers) en cas d’accident avec blessure corporelle, via Qover. Cette assurance, gratuite, couvre le livreur ou son substitut (quelqu’un d’autre qui travaille pour lui). Il est assuré tout le temps, lorsqu’il est en ligne et jusqu’à une heure après sa déconnexion. Si le livreur se blesse, Qover s’engage à payer les frais médicaux, les frais dentaires, les incapacités temporaires et permanentes, ainsi que les décès.

Le vélo est-il assuré, lui ? « C’est mon vélo, si il se passe quelque chose, c’est moi qui me débrouille dans n’importe quel cas. »
Et Claudia de pousser un petit coup de gueule quand même !

Je roule en tant que coursier à vélo à Liège et je ne compte pas le nombre de fois où j’ai failli tomber, me blesser à cause des voitures ! Je roule dans une rue dans le quartier d’Outremeuse et un taxi me fait une queue de poisson, j’ai dû freiner pour éviter de tomber ! J’ai décidé de le suivre jusqu’au feu rouge 200 mètres plus loin à toute vitesse ! J’ai toqué de toutes mes forces sur sa vitre, il a osé m’insulter. Bref j’ai crié plus fort que lui en lui disant que j’étais en droit et lui en tord et que moi je n’avais pas une carapace métallique pour éviter de me tuer ! Il est parti à toute allure quand je lui ai dit que j’allais lui casser son rétro avec mon cadenas sous le coup de l’énervement, marre ! Je m’efforce toujours de respecter le code de la route ! Alors automobilistes, faites en autant !
Recommanderais-tu ton job ?


Je le recommande pour le budget mais pas au niveau du danger. Il faut être attentif, avoir des yeux partout, c’est stressant pour quelqu’un de « normal ». Je suis habituée à être sur un vélo depuis toute petite, je connais mon matériel et je connais mon corps. Mais je ne pense pas que l’argent soit plus important que les risques à encourir, donc il faut être prudent.Pour moi ce travail est idéal, car je peux adapter mon horaire au jour le jour ! Si un shift se libère hop j’y vais ! 

Pssst ! Le saviez-vous ?
- Deliveroo livre aussi les petits-déjeuners ! Selon Claudia c’est plus rare, mais pensez-y le dimanche matin !

- Les rassemblements que l’on voit souvent sur la place Cathédrale, c’est parce que c’est le noyau de la ville, les livreurs s’y arrêtent pour pouvoir plus facilement se diriger vers une prochaine commande, sans être trop loin, car la plupart des restos qui sont livrés sont dans le prolongement de cette rue. 

Texte: Marine

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