Il y a des initiatives qui retiennent notre attention, parce qu'elles sont audacieuses, intéressantes et parfois osées. Celle de Johnny Lagneau, trentenaire indépendant ouvert et chaleureux, qui s'accompagne volontairement du hashtag-sobriquet « Johnnylagneaunestpasunmouton » surprend par son audace et a des airs de défi personnel.
Depuis novembre 2016, et ce, sur un coup de tête, Johnny s'est mis au défi de rencontrer trois nouvelles personnes inconnues par jour pendant un an, d'échanger avec eux, d'apprendre des choses à leur sujet, et de clôturer la discussion par un selfie attestant de la rencontre.
3 x 365 personnes, ça fait quand même 1095 nouvelles têtes à rencontrer en un an. Impossible ? Pour le moment, le compte est bon ! Le plus, c'est qu'il ambitionne de rassembler toutes ces personnes en novembre 2017, pour qu'elles se rencontrent entre elles.
Officiant habituellement à Virton d'où il est originaire, Johnny s'est rendu dans notre Cité Ardente, pour un défi de taille : rencontrer trente-six personnes en une journée. Défi accepté de son côté – et du mien – pour parler de son projet, découvrir comment il procède, et surtout voir si le liégeois n'est pas trop frileux à l'idée de parler avec un inconnu (à jeun, entendons-nous! On sait bien qu'avec un certain taux d'alcool dans le sang, le liégeois devient ami avec la terre entière).
Johnny, que j'ai suivi au travers de ses rencontres liégeoises, nous explique sa démarche et ses
questionnements.
- Johnny, une question me taraude pour une réservée comme moi, comment fais-tu pour aller à la rencontre d'inconnus ?
Ma manière d'aborder les gens a évolué depuis le lancement de mon projet ; au début, l'approche était trop brutale : je venais face aux personnes et je leur parlais dans la foulée. Naturellement, les gens reculaient pour m'éviter car j'entrais dans leur sphère privée et par conséquent, j'étais super mal à l'aise et mon discours ne passait pas très bien.
Du coup, j'ai différencié mon approche en abordant uniquement les personnes dont je croisais le regard. Ca restait malgré tout un peu difficile car ça implique rentrer dans sa sphère intime et le contact se rompt dès que les yeux se détournent.
J'ai aussi essayé d'aborder des petits groupes de plusieurs personnes. C'est une bonne technique, mais au delà de trois ou quatre individus, un effet de groupe s'installe et il suffit que le leader du groupe décide de refuser la conversation pour que les autres membres se rallient à son avis. Pour contourner cela, il faut essayer de convaincre un des membres qui pourra inverser la tendance. Comprendre la logique de fonctionnement du groupe m'a permis d'évoluer.
Dans la foulée, j'ai découvert la technique « Flopsy », une technique magique pour aborder les gens : imaginer ce à quoi ils pensent pour parler avec eux, soit en provoquant la pensée, soit en se servant d'un élément qu'ils sont en train de faire pour ouvrir la conversation. Le but est de détourner le mur de sécurité anti-missiles pour rentrer dans l'intimité des gens sans les effrayer.
- Comment t'es venue cette idée – plutôt folle – de rencontrer trois personnes par jour pendant un an ?
Il y a plusieurs aspects qui ont fait que je me suis lancé ce défi.
Premièrement, un aspect plutôt marketing et développement de mon activité professionnelle. Pour comprendre mon marché et les personnes qui m'entourent pour leur offrir un service sur-mesure, je dois être capable d'apprendre à les connaître. C'est intéressant et enrichissant professionnellement parlant, mais ça ne me fait pas vraiment vibrer.
Ensuite, jusque maintenant, j'avoue que je ne suis pas souvent allé au bout des choses que j'ai entamées, surtout les projets à long terme. J'ai tendance à m'arrêter une fois que les 80% les plus faciles ont été réalisés. Me lancer dans ce projet me pousse à aller jusqu'au bout de la démarche.
Enfin, Autodisciple m'a particulièrement inspiré ; il se lance des défis de 30 jours à chaque fois, comme un livre par jour pendant 30 jours, 30 jours de douche froide, 30 jours ans téléphone ou internet, 30 jours vegan, 30 jours sans sexe,... etc. Il expérimente les choses par lui-même. Je trouvais la démarche intéressante mais trop courte. C'est pour ça que j'ai choisi une période d'un an.
- Comment les gens accueillent-ils ton projet ?
- As-tu traversé une difficulté dans ton projet ?
Evidemment, chaque rencontre m'apporte du positif, malgré un sentiment ponctuel d'échec.
- D'où vient ce hashtag « #Johnnylagneaunestpasunmouton » ?
Il vient d'une femme que j'ai rencontrée dans le cadre professionnel. Elle m'a dit d'emblée qu'un hashtag serait génial pour mon projet et je l'ai tenté. Le retour a été super positif, j'ai adapté le nom de la page et cette nouvelle identité a conditionné la suite de mon projet.
- Te tiens-tu vraiment à tes trois rencontres par jour ?
Oui, évidemment ! Quelque soit le jour, dimanche, férié, Noël, Nouvel-An, je le fais. Par ailleurs, je ne fais pas de réserve de rencontres. Après les trente-six à Liège, j'ai repris mon rythme de trois par jour.
- Comment imagines-tu ton événement un an après?
J'espère y retrouver toutes les personnes que j'ai rencontrées ainsi que la communauté qui se sera créée autour du projet. Une expo photo, un apéro, tout est possible, mais je souhaite vraiment que les personnes que j'ai rencontrées puissent se rencontrer entre elles. Cela se fera sûrement au hall des foires de Libramont, mais les infos suivront sur ma page en temps voulu!
Pour suivre Johnny :
Photo : Johnny |
Merci pour cette journée partagée avec moi. Les 36 rencontres effectuées ce jour là m'ont beaucoup apporté. Habituellement, je fais ça tout seul. La démarche est différente mais tout aussi sympa à faire. Merci "Boulettes à la liégeoise".
RépondreSupprimerSuper article sur Johnny ! En voici un autre pour compléter : http://blog.midweeks.net/johnny-lagneau/
RépondreSupprimerSuper article sur Johnny ! En voici un autre pour compléter : http://blog.midweeks.net/johnny-lagneau/
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