Bagarre au Cadran, avec des boulets et des blagues dedans


Parfois la vie décide de te gâter. En général, j'ai tendance à croire que c'est pour se faire pardonner de t'avoir offert un petit harcèlement de rue alors que t'allais au GB en pyjama, une pizza brûlée pendant que tu te décolorais la moustache, ou du pesto sur ton training Adidas émeraude (non, même vert sur vert CA SE VOIT). Mais pas toujours.
Ainsi, mercredi dernier j'ai reçu un message de Kath qui me demandait si "ça ne me dérangerait pas de rencontrer le groupe Bagarre pour la sortie de leur dernier album, de taper une bouffe avec eux puis d'être invitée en leur compagnie à la soirée de Grand Master Flash au Cadran. Oh, et de dessiner le tout pour le blog", dans le plus grand des calmes. 

C'est avec ce genre de proposition que je me dis que ça valait la peine de continuer le dessin même quand on me demandait de faire "un Dumbo pour le faire-part du petit Ethan". Alors, non sans cris de bébé poméranien hystérique, j'ai relevé le défi. Le rendez-vous était à 21h30 dans le lieu le plus liégeois du monde : As Ouhès (où même la porte grince en wallon). Je retrouve donc cette tablée de qualité, après avoir revêtu pour l'occasion mon survêt d'un concours de motocross de 1982 (pour les rencontres spéciales) et m'installe, un peu intimidée mais direct en confiance, aux cotés de Master Clap, Loup, Mus, La Bête et Emmaïdee. 

Sur les conseils de mon instinct au courant de l'incompatibilité du menu et de mon végétarianisme, ainsi que de la pression palpable que me conférait ce challenge, je décidai de ne rien commander mis à part un vin blanc et d'avoir le champ libre pour dessiner. Cette excellente décision m'a donc laissé tout le loisir de capturer certaines bribes de conversation ainsi que celui de croquer des gens pendant qu'ils mangent. C'est pas facile, mais ça les intimide donc j'adore ça. 

Et quand je dis "croquer des gens qui mangent" c'est pas un jeu de mot bas de gamme : c'est l'action faire un croquis. Vous croyez vraiment que j'ai un humour si dérisoire ? Allez en piste, on a croqué Bagarre.



J'avoue que je me suis refait l'intégrale de leurs clips avant de les rencontrer et que j'étais plutôt impressionnée par toute cette classe qu'il transpirent. Alors je vous réponds tout de suite : OUI, même IRL ils ont un pur style et OUI, c'est compatible avec la plus grande gentillesse du monde. Et des bonnes vannes, aussi.

Malheureusement pour Mus , la gastronomie belge badine pas avec les mots. Surtout que je leur ai appris 10 minutes avant le sacrilège de confondre "boulets" et "boulettes". Heureusement qu'aucun blog liégeois ne s'est permis un tel blasphème.



Je suis assise en face diagonale très précisément de EmmaÏdee. Je reçois une leçon sur la douceur impériale en la regardant parler de transports en commun et de capitales. Elle pose ses expériences avec une très belle voix et l'écouter est un régal. Quand elle se tait, elle sourit. J'avais un dessin d'elle qui mangeait une frite mais je préfère celui-là. 


Réflexion plutôt pertinente de Majnoun lors d'une discussion très clichée sur les clichés des Français. Topic : mimétisme d'accents et "les Français ne se lavent pas" (moi je trouve qu'ils sentent très bon, mais en même temps, à ce moment là je suis entourée de sauce lapin). 


Le repas se termine et j'essaie de vite dessiner encore, de tout retenir puis de profiter de ce moment un peu particulier en finissant mon verre. Je constate que je n'ai aucun dessin de la Bête parce qu'il était assis trop loin et qu'il partait tout le temps fumer. C'est pas grave : y'a Master Clap et son visage est tellement cool qu'il y sera deux fois, c'est moi qui décide. 


Dehors, on est le petit tas de jeunes gens pleins de bonnes intentions et on fume comme des 2 chevaux sur le chemin du Cadran. Le soir même ils ont prévu de sortir dans 5 clubs dans 5 villes de Belgique (quelle coïncidence : ils sortent un album qui s'appelle "1 2 3 4 5", justement, la vie est si bien faite). Je range mes feutre dans mon tote bag et je les suis jusque dans la boîte où ils m'abandonnent à minuit pour leur périple. Accolades chaleureuses et follow-follow back. Mon coeur fond. Parfois, la vie décide de nous gâter. Epilogue : à boire du gin gratis je suis restée au club jusque 5 heures du mat. La magie des story Insta m'a révélé que dans des conditions similaires (avec en bonus une boule disco dans leur van de tournée), mes compagnons de bataille ont abdiqué non sans avoir vaillamment combattu après la seconde étape de leur croisade. Un bon score qui ne les a pas empêché d'être à 11h à Paris par un miracle qui m'échappe. 

Et sinon, pour ceux qui les auraient ratés au Cadran : Bagarre générale le 2 mai prochain au Botanique.

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