Se déplacer en vélo à Liège, c’est le bonheur. Le centre-ville est relativement plat, et il n’y a rien de tel que de zigzaguer dans les ruelles les cheveux au vent, bercée par le rythme des pavés.
Enfin, ça, c’est quand il y a des pistes aménagées. Et qu’il n’y a pas de
voitures parquées dessus.
Sinon, se déplacer en vélo à Liège prend vite des allures de parcours du
combattant…voire même, les mauvais jours, de lutte pour sa survie ! Et
vas-y que je dois dévier pour éviter une voiture, tout en faisant gaffe à ne
pas me faire accrocher par celle qui me double par la gauche…Cardiaques, s’abstenir !
Il y a peu, la ville de Liège avait annoncé les plans de réaménagement de la
Place Cockerill. Surprise : ceux-ci faisaient la part belle aux cyclistes,
et ces derniers en avaient rosi de plaisir.
Sauf que depuis, les croquis ont été diffusés, et le réjouissement a fait place
au désenchantement.
Johan Tirtiaux, du GRACQ liégeois (l’ASBL qui rassemble les cyclistes
quotidiens) explique pourquoi ce réaménagement est un petit pas pour la ville,
mais un grand pas en arrière pour les cyclistes.
* * *
"« Le projet d’aménagement en surface semble s’être axé sur une esthétique
urbaine qui fait fi des contraintes fonctionnelles et utilitaires en ce qui
concerne les modes doux.
Ce que demande le GRACQ?
* qu’une rampe d’accès à la passerelle d’un niveau de confort au moins égal à celui de la rampe actuelle soit ajoutée au plan et permette une jonction cyclable fluide et sécurisée avec la place Cockerill
* que des itinéraires cyclables propres, continus et clairement identifiables soient créés sur la place Cockerill
Sur le plan de la mobilité cycliste, deux grandes déceptions doivent être exprimées,
l’une concerne l’accès à la passerelle,
l’autre l’absence d’itinéraires
cyclables propres.
Concernant
la passerelle, en comparaison avec la situation actuelle, les aménagements
proposés constituent indéniablement un recul en ce qu’ils vont sérieusement
compliquer la circulation à vélo. Le projet propose la destruction de
l’actuelle rampe d’accès pour la remplacer, du côté de la place Cockerill, par
un escalier de 18 marches (+ goulottes…) et, sur les quais, par une nouvelle
rampe, plus étroite que l’actuelle (+ 2,20 m) comprenant
une sévère épingle à cheveux de 180° ainsi que des
virages à 90° en entrée et en sortie.
Les courbes trop
serrées et les angles d’accès à 90 degrés créent des virages difficiles et
dangereux pour les cyclistes. La faible largeur laisse
prévoir des conflits récurrents avec les piétons et les PMR. Enfin, la liaison
entre cette rampe et le centre-ville crée une très faible fluidité de la
circulation cycliste contrainte de traverser deux bandes de circulation
automobile. Ces piètres
aménagements sont d’autant plus regrettables aux yeux du GRACQ que la passerelle
se situe sur un axe structurant de la mobilité cycliste tel que défini par la
ville dans le projet Liège ville pilote Wallonie cyclable. Dans un axe où l’on
devrait s’attendre à des aménagements mettant la priorité au vélo c’est le
contraire qui est réalisé.
Rappelons
qu’avec le futur déplacement de la bibliothèque des Chiroux sur l’espace Bavière
en Outre-Meuse, l’usage de la passerelle est appelé à s’intensifier à l’avenir!
La seconde source de mécontentement aux yeux du GRACQ tient à
l’absence d’aménagements cyclables propres (type piste séparée ou marquée) sur
la place Cokerill (voir photo
ci-dessous). C’est à nouveau, et en opposition complète aux demandes récurrentes
du GRACQ et également du principe du plan Wallonie cyclable à Liège visant à
l’intauration d’itinéraires cohérents et clairs, une politique de mixité qui
est mise en place ici ; d’un côté une mixité vélo-voiture, d’un autre une mixité
vélo-piétons.
En chaussée, c’est là une façon de
favoriser la sécurité des cyclistes vis-à-vis d’un trafic automobile
potentiellement dense, ici en raison du futur parking enterré. C’est aussi une
façon de permettre la fluidité du trafic et la santé des cyclistes qui évitent
d’être piégés dans les files d’automobiles. Du côté de la partie piétonne de la
place, la politique de mixité choisie annonce déjà de futurs conflits entre cyclistes
et piétons potentiellement nombreux aux abords des commmerces ou aux terrasses ;
conflits qui pourraient être évités moyennant la définition d’un espace clair et
propre à chacun! "
Ce que demande le GRACQ?
* qu’une rampe d’accès à la passerelle d’un niveau de confort au moins égal à celui de la rampe actuelle soit ajoutée au plan et permette une jonction cyclable fluide et sécurisée avec la place Cockerill
* que des itinéraires cyclables propres, continus et clairement identifiables soient créés sur la place Cockerill
Nous, en tant que Boulettes-à-bicylette, on aurait plutôt tendance à être d'accord avec eux...
Et vous, vous en pensez quoi?
Et vous, vous en pensez quoi?
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