The Bukowskies : voix rauques et rythmes ardents



La première fois que j'ai entendu parler de Florence, tous les prérequis pour un conditionnement positif réussi étaient réunis. On était à Imsouane, en train de se régaler de fruits de mer après être allés surfer, et le beau-frère de Florence nous a dit qu'elle lui avait déjà parlé de Boulettes à la liégeoise, et que c'était chouette.
Inutile de dire que depuis, chaque fois que je vois apparaître un message d'elle, je suis transportée en bord d'océan, les cheveux au vent, et je suis toujours inclinée à répondre "oui".

Comme quand elle m'a demandé si ça me disait d'écouter le nouvel album de son groupe, The Bukowskies, qui sortait hier Brown Brown à la Galerie Yoko Uhoda.

J'ai cliqué play sur I Feel Hate, et ça m'a claqué en plein visage: le coup de foudre instantané, la honte de ne pas les avoir découverts avant, l'envie d'écouter toutes leurs chansons, de les voir en concert, la fierté de se dire qu'on a des talents pareils à Liège. Et comme ils sont Liégeois, en plus, ils sont super sympa.

Rencontre avec les Bukowskies, leurs voix rauques, leurs clips sexy, et ces rythmes rock et sulfureux qui vont réchauffer vos nuits d'hiver.


Florence photographiée par Clémentine Piret
Flo: Les Bukowskies c’est un groupe de musique indé, plutôt rock, belge qui est né en 2012.
On est cinq : Xavier à la basse, Olivier à la guitare, Andrea au chant et à la guitare, Adrien à la batterie et moi aux claviers mais la formation peut changer en fonction des concerts.


Andrea: Tout le monde a un parcours différent dans le groupe, certains sont toujours aux études, d’autres bossent. Flo et moi on fait un peu de journalisme et des vidéos, sinon je vis principalement de la musique.Andrea : Olivier cherchait quelqu'un pour lui donner des cours de guitare, c’est tombé sur moi parce que l’on se connaissait depuis notre plus jeune âge. De fil en aiguille, je lui ai fait écouter mes chansons, il aimait beaucoup je crois, enfin c’est ce qu’il dit, il romance mieux que moi l’histoire, et donc on a décidé de monter un groupe.
Xa est venu rejoindre le groupe un peu plus tard, surtout parce que c’est mon ami et que j’avais envie que le groupe soit un truc de potes.

Flo : Il y a un an j’ai rejoint la formation parce que le groupe avait besoin de quelqu’un pour faire les claviers sur scène.




Andrea : J’avais déjà fini ce qui devait être Brown-Brown avant la sortie d’Opium, notre premier album. On ne savait pas trop si on n’allait signer avec le même label ou aller ailleurs.
Notre label nous a proposé un deuxième album, on a eu deux ou trois demandes d’autres prod. et j’ai moi aussi réfléchi à quelle maison de disque pourrait coller avec le projet, mais rien ne me plaisait.

Du coup, j’ai décidé de me lancer seul et de tout faire moi même pour être plus libre, créer mon propre label.

J’ai contacté un ingé-son, Jérémy, avec qui on a improvisé des studios un peu partout, chez lui, chez nous, dans d’autres studios… Le tout sur un grosse semaine.
Je me suis rendu compte qu’une fois de plus j’avais fait trop de chansons et j’étais ultra-pressé par le temps, il y aura donc un autre album complètement différent en 2017.

C’est assez paradoxal parce que c’est un album qui a été fait dans l’urgence avec des chansons que j’ai composées en même temps que de les enregistrer, et inversement il y a dessus certaines chansons qui ont été composées bien avant la sortie du premier album.
D'un point de vue plus technique, on a tout fait pour aller le plus vite possible.
Donc le groupe a joué ensemble sur les morceaux que l’on avait déjà fait sur scène et pour les morceaux qui n’étaient toujours que sur papier j’ai pratiquement tout joué seul.

Etant donné que le premier album s’appelait Opium, j’ai décidé de faire dans la continuité en donnant un nom de drogue au second.
J’aime beaucoup le rapport addictif que l’on peut avoir à la musique et Brown-Brown, je trouve ça moins cheap que de l’appeler MDMA ou Coke.

                                      

D'autant qu'avec leurs rythmes hypnotiques et leurs voix érotiques, les Bukowskies ont un potentiel addictif élevé. Ecouter "I Feel Hate", c'est l'avoir en tête toute la journée.

Et avoir d'autres choses en tête, aussi: voix rauques, clip bouillant... Les Bukowskies, chanteurs sexy? 
Andrea : C’est marrant que tu dises ça, quand on nous a demandé de classer l’album sur internet on l’a mis dans « Musique érotique ».

Flo: J’espère qu’on est un groupe sexy !

Andrea : J’aime beaucoup que l’on puisse faire une analogie entre le groupe et la sensualité.
Le clip aurait pu aller plus loin mais j’étais un peu mal à l’aise avec les filles, j’avais peur qu’elles se sentent un peu salies ou un truc comme ça…
C’est toujours difficile d’introduire ce genre de scénario avec des gens.

J’ai encore un tas d’idées farfelues, mais demander a des filles de coucher avec un ours c’était déjà compliqué à aborder pour moi…




Une partie du groupe sur le shooting de la pochette de Brown Brown
Compliqué à aborder, certes, mais effet garanti.
Les Bukowskies, pour le plaisir ou pour la gloire? 


Andrea : Pour ma part je pense que c’est la reconnaissance qui me touche le plus, je n’aime pas du tout la célébrité. Mais je sais que quand j’ai vu les premières très bonnes critiques dans Le Soir ou le Moustique, ça m’a touché que les gens aiment ce que je compose, ce que le groupe fait.
J’étais un peu orgueilleux de voir des types qui ont 30 ans de carrière avoir une moins bonne critique que nous.


Florence : Mais on prend énormément de plaisir dans ce que l’on fait et c’est aussi un peu parce que avant d’être un groupe on est une bande de potes !

Une philosophie on ne peut plus liégeoise, avec laquelle on ne peut qu'adhérer. 
D'ailleurs, on vous conseille de faire pareil: pour liker leur page Facebook, c'est ici, et il est également possible de se procurer l'album à la Fnac. 
Et si les Bukowskies "feel hate", tant pis: nous, on leur envoie plein d'amour! 





Aucun commentaire