Les Fugueurs du Livre : coups de coeur au salon de la petite édition


L'année dernière, à l'occasion du 4e salon « Les fugueurs du livre », nous vous présentions les éditions La Gazette du Rock, Eastern Belgium at Night, D'une certaine gaieté et Toison. Ce 2 décembre, nous sommes à nouveau allées fouiller les étales des petits éditeurs liégeois présents au Grand Curtius pour cette 5e exposition livresque où nous avons déniché une bonne dose de talent et quelques bouquins à placer absolument sous le sapin :

Pour les cinéphiles et photophiles

Les éditions Le Caïd, créées à Tavier en 2015, tâchent de privilégier la photographie contemporaine à travers les démarches atypiques d'auteurs mettant en scène leur propre perception de l'image. Que la thématique soit cinématographique, musicale ou photographique, chaque artiste s'inspire, à sa manière, d'œuvres préexistantes, d'évènements, de détails de notre monde, afin de créer une oeuvre tout à fait singulière. En outre, c'est le « borderline » qui inspire cet éditeur, comme l'illustrent parfaitement ces ouvrages :


Shots ! Alcool et cinéma de Dick Tomasovic est le premier ouvrage francophone qui expose pas moins de 40 films qui mettent l'alcool en scène. On y retrouve des titres inattendus et pourtant, rappelez-vous, Dumbo, E.T. ...


Lara Herbina, quant à elle, nous offre en photo toutes les émotions que Le cri peut exprimer ; « ne pas contrôler son image, c'est une offrande à l'objectif ».


Pour l'émotion citadine 

Qu'on aime la ville ou qu'on ne l'aime pas, il y a toujours quelque chose à en dire et à en lire avec L’ASBL Urbagora.
La question urbanistique est traitée chaque semestre à travers la revue Dérivations et des éditions hors séries qui la complètent. Attention, pas question de parler uniquement de Liège (même si elle reste notre chouchoute), la ville ne s'arrête pas ici ; les auteurs, cosmopolites, rapportent leurs expériences des 4 coins de la Wallonie, de la Belgique, mais d'ailleurs aussi !
De même, le sujet est traité sous toutes ses coutures : La ville en Herbe ou comment valoriser et relier les espaces verts liégeois ? Vive les hauts fourneaux ou que faire des lieux de sidérurgie à l'arrêt ? Le 5e numéro de la revue, quant à lui, sortira d'ici quelques jours et lancera une réflexion sur la présence de la Prison dans la ville.



Pour les jongleurs de vers

Faisant partie de la Maison de la poésie d'Amay, L'arbre à paroles est maintenant devenue une maison d'édition de renommée avec pas moins de 4 collections, des auteurs belges et internationaux et une vingtaine de publications par an.

La petite dernière, la collection IF pourrait être qualifiée de « transgenre » avec ses textes (toujours imprimés et mis en page chez nous!) « non-classables » ; un réel jeu de mots et de formes.
C'est une poésie « dépoussiérée » et contemporaine que L'arbre à paroles met en avant.

Si vous êtes/connaissez un poète dans l'âme, l’anthologie Belgium Bordelio devrait faire fureur sous le sapin avec son panel complet de poèmes belges contemporains traduits en français et en néerlandais.

Le nouvel an de la poésie, cela dit, ne tombe pas le 1er janvier de notre calendrier, mais le 17 mars. Pour l'occasion, la Maison de la poésie d'Amay propose de fêter cela au rythme d'une balade poétique entre des performances variées, des expos/concerts et de la bonne bouffe !



Pour l'insertion par la création

Le coup de coeur Boulettes de cette édition, c'est sans aucun doute Revers ASBL. Située rue Maghin, il s'agit avant tout d'un dispositif d'insertion par la culture.

Revers, ce sont des animateurs, eux-mêmes artistes, qui proposent des ateliers créatifs de tous types (écriture, dessin, cuisine, sons, images...) à des personnes qui en ont besoin, à des personnes à la santé mentale fragile, afin de partager des expériences de vie, de soulager, de s'inscrire dans le monde, par la création.

L'objectif est purement humain et artistique, les personnes qui se rendent à l’ASBL ne viennent pas pour être à nouveau considérées comme des patients. Leurs œuvres ne font pas l'objet d'une analyse psychologique, thérapeutique ou médicale ; c'est la création, pure et simple, dans tout ce qu'elle a de salvateur.

Ces productions sont parfois, comme lors de ce salon, proposées au grand public : CD, petits journaux, cartes, collections monographiques,... les achats et soutiens étant évidemment vitaux pour la persistance de cette ASBL.

Pour voir cela de vos propres yeux, Revers invite, via le projet Dialogue (cette année à la Boverie, avec date à venir) à déstigmatiser les ateliers, à montrer que tout cela se déroule autour de la création, qu'il n'y a pas de focalisation sur la santé mentale.







Photos  évènement : Anaïs
Photo Grand Curtius : Marc Verpoorten
Affiche Fugueurs du Livre : Olivier Deprez

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