Balade archi : deuxième édition.




   
C’est avec un plaisir non feint que nous accueillons aujourd’hui pas mal de nouveaux lecteurs  - bonjour ! Installez-vous, faites comme chez vous ; on vous propose de prendre le train en marche avec cet article, qui est fait suite à une première balade architecturale.
Il y a quelques semaines, pour bien commencer l’année, on vous invitait à nous suivre à la découverte de quelques pépites d’architecture liégeoises. Notre première petite balade archi s’était déroulée sous un soleil radieux, du centre-ville au quartier Nord. En nous attardant un peu et en levant le nez, nous avions appris, mieux qu’à l’ordinaire, à déceler  - et apprécier ! - les petits détails des bâtiments devant lesquels nous passions chaque jour.  C’était notre première bonne résolution 2015 et on était bien décidées à intégrer à notre routine quotidienne ce petit réflexe d’ouverture de notre regard à ce qui nous entoure, des plus bas pavés aux plus hautes toitures.
Mais ça, c’était au début, au tout début du mois de janvier. Il faisait beau, il faisait chaud, on avait pas trop de boulot, par contre on avait encore le cœur gonflé d’enthousiasme et d’optimisme pour la nouvelle année. En moins d’un mois de temps, 2015 a eu l’occasion de nous présenter son lot de tourments, entre l’actualité désastreuse et les désagréments climatiques… Qu’à cela ne tienne, on a décidé de continuer notre petite balade archi, deuxième édition, et même sous la neige s’il le faut  -on sait parfois se montrer téméraire chez les boulettes !
Cette fois, on prend un peu de hauteur, et on se concentre surtout sur des habitations. Comme nous, dans vos trajets routiniers, vous passez peut-être devant ces maisons sans même  y prêter attention. On ne sait pas si nos infos vous aideront, au mieux, de briller lors de vos dîners mondains, mais on espère qu’elles vous permettront, éventuellement, d’un peu mieux connaître votre ville et ses bâtiments. 
C’est parti ! 

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On reprend la balade pas loin de là où on l’avait laissée la dernière fois : dans le centre, à proximité de la gare de Liège-Jonfosse, rue Pouplin précisément.
Alors, oui, on est loin, même très loin des habitations qu’on vient d’annoncer, puisqu’il s’agit d’une sous-station électrique. Rassurez-vous, on n’a pas (déjà) perdu la tête : ce qui nous intéresse, c’est justement que ce poste électrique a été intégré, avec efficacité, dans tout un quartier d’habitations et d’écoles. On ne compte plus le nombre de fois où on est passées devant ces volumes imposants de béton, qui abritent donc une station électrique et des transformateurs. Le bâtiment est interpellant, parce qu’il s’impose plutôt qu’il ne se cache, contrairement à ce qui fait souvent. Si l’esthétique nous plaît particulièrement, entre béton brut et grillages métalliques, les matériaux ont été choisis avant tout pour des raisons pratico-pratiques sonores et thermiques.
Nous en tout cas, on adore. Et avec les jeux de lumière le soir, on apprécie plus encore.
Le post électrique Pouplin a été réalisé par le bureau Dethier Architectures

De là, on remonte par Jonfosse et sa gare (où, d’ailleurs, des résidences et kots d’étudiants sont en train d’être aménagés) pour gagner la rue Saint-Laurent. 
ASBL « Sans-Logis »  172 rue Saint-Laurent

Voilà un bâtiment sur lequel on vous invite à vous attarder. Inauguré en octobre de cet année, souvent qualifié d’ « hôtel de luxe pour SDF », il s’agit de la maison d’accueil pour hommes de l’ASBL « Sans-Logis ». Une soixantaine d’hommes sans domicile fixe et quelques familles peuvent y loger, en chambres individuelles, avec un accès 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.
La particularité de la chose, c’est qu’un mécène a gracieusement offert 3 millions d’euros pour rénover les anciens locaux rue Saint-Laurent. L’architecte en charge du projet n’est autre que Charles Vandenhove, ce qui n’est pas rien ! Architecte notoire en Belgique, mais aussi en France et aux Pays-Bas, Vandenhove a toujours souhaité concilier architecture moderne et classique et a souvent collaboré avec de nombreux artistes. On lui doit, notamment, l’excellente rénovation de la cour Saint-Antoine, rue Hors-Château, ainsi que le CHU au Sart-Tilman (Centre Hospitalier Universitaire de Liège).
La rénovation des locaux des « Sans-Logis » offre un espace de vie clair, spacieux et individuel à des personnes en détresse, qui en bénéficient rarement. Offrir la fine fleur architecturale de Vandenhove à des individus qui, à priori selon certains, ne seraient pas capable d’en apprécier la qualité car non-initiés, a pu poser question. Ce qui est sûr, c’est que demander de l’aide à une maison d’accueil n’est jamais une démarche facile. Et si un meilleur logement peut permettre d’accéder à une meilleure image de soi-même, pour des personnes déjà bien souvent mises au ban de la société, on ne peut qu’apprécier le projet.
On continue la promenade, toujours avec des logements, et toujours avec le fameux Charles Vandenhove. Cette fois, on s’arrête rapidement au 42, rue chauve-souris , avec Les Terrasses de Saint-Gilles.
Il s’agit d’un immeuble d’habitations, réunissant 35 appartements de haut standing. Si on a voulu vous en parler ici, c’est bien pour souligner qu’à Liège, on peut franchement trouver en bien des lieux une architecture de qualité –comme celle de Vandenhove, donc–, parfaitement intégrée à son environnement et bien plus accessible qu’on pourrait le penser. Il n’y a pas que dans les bâtiments publics qu’on retrouve les grands noms de l’architecture ; les résidents du 42, rue chauve-souris peuvent s’en targuer, avec raison…
On apprécie ici la disposition en cascade des appartements et tout le jeu de volumes qui l’accompagne. Les briques rouges et la particularité du bois utilisé, l’afzelia, font que l’immeuble se remarque directement dans le quartier.  Ici, c’est la terrasse qui est un des éléments clefs, car chaque appartement dispose d’un ou plusieurs balcon(s) avec vue dégagée, et pas des moindres : le panorama offert sur Liège est immanquable. 

Maintenant, c’est une maison un peu plus discrète qui attire notre attention.
Au 225, rue Henri Maus, une façade gris anthracite ne paie pas de mine au premier regard. 
Et pourtant : 3 fois lauréate du prix de l’urbanisme, pour les catégories « construction d’une habitation », « économie d’énergie » et « prix du public », on aurait tort de passer à côté de cette maison réalisée par l’architecte et enseignant  Bernard Deffet ( du bureau Baumans-Deffet architecture et urbanisme).

Certes, ce sont surtout les spécialistes de l’architecture qui auront des choses à dire sur le 225, rue Henri Maus. Mais on peut toutefois noter le panorama exceptionnel et la superbe vue sur le Laveu dont dispose la demeure, avec son joli ensoleillement sur la façade arrière. Et puis surtout, c’est une habitation bioclimatique comme on en en verra sûrement de plus en plus (au niveau de l’isolation, des vitrages, de la répartition des pièces…).
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Pour terminer cette deuxième balade archi à Liège, on ne saurait pas éviter un petit détour du côté de Sainte-Walburge… On s’éloigne un peu, certes, mais c’est pour la bonne cause : c’est là que se trouve un des coups de cœur des Boulettes, et de nombreux autres liégeois férus d’architecture.
La Maison Mozin, au 402 rue de Campine, est d’ailleurs un monument classé et protégé du patrimoine immobilier de Liège.
Construite en 1957 par son propriétaire de l’époque, l’architecte et urbaniste Jules Mozin, aujourd’hui décédé, cette maison est incontournable. Dans tous les sens du terme, à vrai dire, car elle est comme au carrefour de plusieurs voie d’accès ; aussi bien par la route que par le vallon boisé de Sainte-Walburge et le parc public. Ici encore, on retrouve une des plus belles vues sur la ville de Liège.
3 façades, une ossature d’acier, une grande terrasse sur la toiture, un jeu de vide, d’espaces, de verre et définitivement ouverte sur l’extérieur : pas de doute, cette habitation est bien l’une de nos favorites.
La maison Mozin est indissociable de son créateur , celui-ci ayant profondément marqué l’histoire de l’architecture à Liège. En effet, Jules Mozin a travaillé de 1945 à 1981 avec le groupe EGAU (Etudes en Groupe d’Architecture et d’Urbanisme). Si vous ne le saviez pas encore, il est bon de rappeler que cette association est responsable de nombreuses transformations urbanistiques à Liège, entre la fin de la guerre et les années nonante. Le paysage liégeois tel qu’on le connaît a durablement été marqué par leur empreinte ! On leur doit, notamment, la première gare moderne des Guillemins (aujourd’hui démolie), le cinéma « Le Parc » à Droixhe, et, toujours à Droixhe, les complexes de logements sociaux tout de béton et de métal, grandement inspirés des théories modernistes, et de leur figure de proue Le Corbusier. 

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S’il en fallait encore une, nous avons là la preuve que même au niveau des logements, qu’ils soient individuels ou multiples, Liège ne manque pas de petits trésors d’architectures, tout en symbiose et architecture avec le paysage.


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