Hungry Hollows : rock, bière & taxidermie


Alors que démarre officiellement la saison des festivals, on se surprend à avoir des envies de concerts en plein air, de découvertes musicales et, disons-le, de picole sur fond sonore. Et si le soleil n’est pas au rendez-vous, pas grave, ce sera une raison de plus de ressortir son cuir pour siroter sa bière devant la scène. L’été, c’est aussi un moment d’effervescence où pas mal de petits groupes commencent à se faire remarquer.
Du coup, on s’est dit que l’occasion était toute trouvée pour vous présenter Hungry Hollows, des mecs qui font du rock qui tâche bien comme il faut.
Ils ne jouaient peut-être pas (encore) à Werchter cette année, mais c’est tout le mal qu’on leur souhaite pour l’avenir. Si on vous en parle aujourd’hui, c’est qu’ils viennent de sortir leur tout nouvel EP, Got It Alone, en version digitale.
Ecoutez-le donc en lisant, tiens :





Hungry Hollows, c’est Sébastien, Elliot, Antoine et désormais Thibaut. Biberonné aux sons des Queens of the Stone Age, Black Keys, Kasabian ou encore Arctic Monkeys (premières périodes, merci), le groupe s’inscrit dans la droite ligne de ses influences, et se présente comme un power trio –guitariste, bassiste, batteur. Un classique qui a fait ses preuves, mais qui n’est pas suranné pour autant : les gars d’Hungry Hollows ont su marquer de leur propre patte leur musique, et ont l’air bien parti pour continuer à évoluer dans cette direction. Des influences oui, des copycats non.
Qualifié de stoner rock, on a ici affaire à de la batterie puissante,  de la distorsion, du son fuzz(zzzzz) et brut, un peu sale, avec un rythme plutôt hypnotique et franchement efficace. Le chant est tantôt mélodique, tantôt lancinant, et sur got it alone ou what you deserve, les refrains et les chœurs sont entêtants.



Avec de premiers balbutiements dès 2011,  c’est à l’été 2013 qu’Hungry Hollows débarque pour de bon avec un premier EP, All that glitter isn’t gold, enregistré et mixé dans le grenier. Fruit d’un long travail, leur nouvel EP est définitivement plus abouti, et plus long aussi : il a été mixé par Pasquale Caruana au studio Longueil Beach (Canada) et enregistré au studio Noise Factory (Belgique), grâce au tremplin Court-Circuit au botanique, qui aide à professionnaliser les musiciens émergents.




« Potes d’école et de picole » pourrait résumer la formation du groupe. Ça, et le fait que tous ont commencé leur initiation musicale en prenant des cours de batterie. Finalement, c’est Antoine qui s’y consacrera, tandis qu’Elliot officiera à la basse et Sébastien à la guitare. Et au chant aussi, un peu par hasard. Thibaut, lui, est le dernier arrivé, en renfort : pour les mois à venir, c’est lui qui remplacera Antoine, qui sera en Espagne pour ses études. Car les 4 gars sont aussi étudiants : Sébastien achève des études de commerce extérieur, Antoine se situe du côté des sciences humaines et sociales, Elliot et Thibaut sont en formation ; régie pour le premier, pilotage ( d’avion, ça ne s’invente pas) pour le second. Quand il n’a pas la tête dans les airs, Thibaut participe à d’autres projets musicaux qu’on adore aussi : Two Kids on Holiday et Leaf House, plus axés pop expérimentale. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir « aussi besoin de faire beaucoup de bruit à la batterie », dit-il. En bon pote, c’est tout naturellement que Thibaut s’est imposé pour prendre la relève le temps d’une année.


Les gars se sont déjà produits dans pas mal de petites salles et bars liégeois, de l’Escalier à la Péniche Légia. On les a rencontré juste après leur concert lors des fêtes de la musique, et vraiment, ils nous ont confirmé que c’est le live qui les fait vibrer. La motivation du groupe, c’est de faire des concerts, toujours plus de concerts. Un rêve serait de faire la première partie d’un groupe dans lequel ils se retrouvent –Triggerfinger, par exemple ?
Chez les Boulettes, on est pour la découverte, et contre le cloisonnement entre initiés –on ne serait pas opposés à un retour du rock un peu moins propret sur la scène musicale Liégeoise. Le son d’Hungry Hollows est peut-être un peu trop sombre pour sautiller gaiment, par contre, mais on est prêts à parier qu'il vous donnera rudement envie de dodeliner de la tête en battant le rythme –la bière dans la main en bonus.
Et en plus, ces gars-là sont plutôt sympas.
Tellement sympas qu’ils ont accepté sans broncher de se faire ensevelir sous de gros oursons, le temps d’une photo. Il faut dire que les Hungry Hollows ont une certaine affinité avec les bestioles de tout poil. En particulier lorsqu’elles sont inanimées, en commençant par les animaux empaillés qui les accompagnent sur scène. Tout a commencé avec un renard dégoté sur une brocante, dans les vapeurs alcoolisées d’un lendemain de veille arrosée, et depuis, d’autres petits camarades taxidermisés sont venus s’ajouter… Des détails qui marquent les esprits. Comme l'illustration d'un gros ours voûté sur leur premier EP, et l'image d'un monstre velu à dos de mobylette sur le dernier (il s’agit d’une très belle photographie prise par Olivia Noël).


Des mecs sympas, un univers visuel un peu loufoque, qui colle avec un univers musical auquel on adhère : ces gars là ne se prennent pas trop au sérieux et c’est tant mieux. Avec leur son aussi ardent que leur ville d’origine, Hungry Hollows est donc un groupe bien de chez nous, et qui mériterait de s’exporter au-delà.

Support your local rock band donc –parce qu’on connaît tous cette légende musico-urbaine du petit groupe local qui a fini par exploser, et dont les premiers à l’avoir encouragé ont pu ensuite se pâmer d’avoir eu du flair: « Eux ? Ah ouais, je les ai vu jouer dans une toute petite salle à leurs débuts, on a même bu un verre après, j’te promets ».




Leur dernier EP fraichement débarqué est à écouter (et à acheter à partir de 5€) ici.
Leur actu est à suivre sur leur page Facebook, par .
Une version vinyle de l’EP serait aussi en projet. Atteintes de collectionnite aigüe, on sait déjà que si vinyle il y a, on voudra notre exemplaire. Vous nous tenez au courant, les gars ?





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