Quand la rentrée ne rime plus avec scolarité


La grisaille, les cahiers qui jonchent les allées des supermarchés, les petites têtes blondes qui arpentent les rues cartables à la main, pas de doute, c’est déjà la rentrée !
Seulement, pour certains, la rentrée ne rime pas (plus) avec scolarité. Hé oui, après avoir passé la majeure partie de notre vie sur les bancs de l’école, BOUM ! , nous voilà tout d’un coup projetés dans la vie adulte, dans une période charnière de nos vies, à devoir faire des choix alors que jusqu’ici, nous coulions une existence plus ou moins paisible au rythme des sorties estudiantines. De quoi être totalement paumés !

Mais n’ayez craintes : les Boulettes sont là pour vous soutenir et vous démontrer que vous êtes loin d’être seuls !

La preuve avec ces quelques témoignages de liégeois et liégeoises qui ont partagé avec nous leur avis et leurs expériences :

Julie 32 ans : 
Ma première rentrée dans la vie active, pour moi, c'est déjà un peu loin, mais je me souviens que ça m'a fait bizarre, j'avais l'impression de ne pas avoir eu de vacances parce que j'ai commencé presque instantanément à travailler. En plus, beaucoup de questions se sont posées : « est-ce que je devrais tenter une spécialisation ? était-ce le bon choix d'études ? est-ce que je vais pouvoir brosser le boulot comme je brossais les cours ??? ». Puis, on reçoit sa première paye et là, on oublie toutes ces interrogations !
Après quelques années de boulot, on ne fait même plus attention à la rentrée. Ca devient juste la fin de l'été, jusqu'au jour où tu as des enfants et où c'est à leur tour d'avoir leur première rentrée.
L'angoisse est toujours là, mais elle est différente. On essaie de tout préparer au mieux et surtout, on tente de ne pas leur montrer qu'on stresse et au final... on se réjouit quand même un peu, mais chuut !
Mon conseil : ne pas se poser trop de questions, suivre son instinct et profiter de ce moment charnière pour vraiment faire ce qu'on veut, même si ça implique de ne pas suivre le chemin de la raison. Profitez de cette période post-études et pré-famille pour voyager, sortir, rencontrer des gens, s'amuser ! 




Sébastien 40 ans :
Lors de ma première rentrée dans la vie active, je donnais cours dans une énoooorme école technique et professionnelle dans la campagne profonde, personne ne m'a adressé la parole ou presque, j'ai mangé à l'arrêt de bus tous les midis, je n'ai jamais su comment s'appelaient les élèves et j'ai pleuré tous les soirs. Ce qui m'a fait tenir, c'est l'intérim suivant, dans une école difficile, mais avec des collègues super accueillants et des élèves attachants.
Quand les choses sont difficiles au début, il faut se demander pourquoi on a voulu faire ce boulot et pas un autre et si ça ne vaut finalement pas la peine de mordre un peu sur sa chique.

Karine 27 ans :
Ma première rentrée pas comme les autres était à l'automne 2015. J'ai d'abord décidé de passer le mois de septembre à Berlin officiellement pour améliorer mon allemand, en vrai, pour fêter mon diplôme et profiter de la liberté entre mes études et le début du travail. En y repensant, je ris maintenant, je me disais qu'en un mois grand max je trouverai du boulot....
On m'avait dit qu'avec ma formation multilingue et ma spécialisation en Asie centrale je trouverai rapidement. Faux ! J'ai frappé à toutes les portes pendant des mois, je m’apprêtais à accepter un job de communication dans une boîte de moteurs diesel tellement j'étais désespérée. Pile quand j'allais signer le contrat, un journal m'a contactée pour me proposer un essai.
On dit souvent qu'il faut environ 6mois pour trouver un emploi, moi j'ai mis un peu moins de temps, mais ça m'a semblé interminable.
Cela dit, après ça, tout n'a pas été si simple. Si j'ai eu de la chance qu'ils me contactent pile au bon moment, j'ai surtout eu la chance de pouvoir compter sur mes parents. Au début, j'étais payée à l'article, donc je gagnais très peu ma vie, si mes parents n'avaient pas été derrière moi pour m'aider financièrement, je ne sais pas si j'aurais pu tenir. Grâce à eux, j'ai pu m'accrocher, me faire un carnet d'adresses, trouver d'autres collaborations, et enfin, au bout de quelques mois, arriver à payer mes factures toute seule... Quelle fierté !
Mon conseil : prendre le temps de bien déterminer vers où on veut se diriger, plutôt que de se focaliser sur un job en particulier. Moi par exemple, je voulais absolument être journaliste depuis que j'étais enfant. Quand j'ai vu que je n'arrivais pas à trouver du boulot, j'ai pris le temps de me demander ce qui me plaisait tant dans ce métier, pour me rendre compte que c'était d'écrire et de ne surtout pas avoir de routine. Me poser ces questions là, ça a permis d'élargir mes recherches mais sans partir dans tous les sens non plus : il faut se faire confiance, et se donner les moyens de réaliser ses rêves. Certes, ça fait ultra cliché, mais la vérité c'est qu'on passe tellement de temps au boulot que c'est important de faire quelque chose qui nous plaît.

Envoi de 15896 CV : allégorie


Charlotte, 23 ans : 
A la fin de mes études, j'étais à la fois triste et contente. Contente parce que c'est tellement jouissif de rester dans son lit le matin pendant que ton frère et ta soeur se réveillent pour aller à l'école ! Et triste parce que j'étais une des seules diplômée, mes amis, eux, avaient encore un an d'études, donc je savais que j'allais rapidement me sentir seule. Puis ensuite, vient la nostalgie de nos rentrées scolaires avec nos nouveaux plumiers, nos nouveaux vêtements, la découverte de nouvelles têtes et de nouveaux cours.
Ensuite, je me suis lancée plus intensément dans ma recherche d'emploi, j'ai tenté de m'occuper comme je pouvais en faisant plein d'activités, en passant plus de temps avec ma famille, le genre de choses qui te manquent une fois que tu n'as plus le temps avec le boulot.
Après, l'ennui commence à arriver et avec ça, les refus de candidatures... le moral n'est pas au top et tu en as tellement marre que les gens te répètent « alors, toujours pas trouvé ? » et enfin, comme ils le disent tous, tu finis par trouver quand tu t'y attends le moins.
Mon conseil, c'est de profiter de cette période pour réaliser nos projets parce qu'après, on n'a plus beaucoup de temps. Et surtout, il ne faut pas désespérer, si j'ai trouvé des jobs en commu, tout le monde peut trouver ! 

Tom 26 ans : 
Moi, j'ai en réalité eu deux rentrées ''pas comme les autres'' : la première, en 2015, était l'occasion pour moi de me diversifier, puisque je ne semblais convenir à aucun emploi malgré mon diplôme universitaire, j'ai commencé le bénévolat culturel et poursuivi la recherche dans le sillage de mon mémoire rendu l'année précédente. Ne trouvant finalement  aucun poste de ce type, je me suis lancé dans un job en pénurie qui m'a occasionné pas mal de stress dans un premier temps.
2016 fut une nouvelle année académique, j'ai passé mon agrégation à l'UCL, "parce qu'on ne sait jamais". Et aujourd'hui, cette seconde rentrée, en cette seconde rentrée qui ressemble un peu à celle de 2015, j'espère juste que je trouverai assez de postes de professeur de français disponibles. Je précise que ce côté loterie de l'emploi ne m'empêche pas d'avoir un quotidien multiple, et foisonnant. L'avenir et le portefeuille sont juste incertains, donc heureusement que notre génération post-boomerang, notre génération collée/vrillée-au-sol peut compter sur des soutiens amicaux et parentaux solides !
Mon conseil : d'abord, ne jamais prendre pour soi les commentaires que l'on peut subir dans les entretiens, ces personnes vous font passer un entretien ritualisé, leur aperçu de votre personne ne peut être qu'imparfait, codifié et quelque peu artificiel, donc ne confondez pas le professionnel et le privé. Ensuite, ne pas se comparer aux autres (ceci me semble fort important) et enfin, même avec tout l'importance que tout type job peut revêtir à un moment ou un autre, n'oubliez pas de vivre ! 

Agathe, 25 ans :
Pour moi, c'est principalement une rentrée différente parce que je ne suis plus étudiante. C'est la première fois que je ne me sens pas vraiment concernée par la rentrée; d'habitude il y a cette petite dépression à l'idée que les vacances se finissent et que l'on va devoir se rendre à nouveaux aux cours. C'est également une rentrée différente pour moi car je vais enfin quitter le nid familial.
Etrangement, j'envisage tout ça plutôt bien et avec moins de craintes que ce que j'imaginais à la base. Ca fait déjà un mois que je travaille et je me rends compte que ce n'est pas parce que l'on n'est plus étudiant qu'on n'a plus le temps de voir ses amis et de prendre du temps pour soi. J'ai adoré mes années d'étude, mais je ne peux pas nier que je suis hyper soulagée à l'idée de ne plus subir de blocus ou de période d'examens. Et maintenant, fini de devoir travailler les weekend comme étudiante pour gagner de l'argent de poche, je vais pouvoir profiter à fond de mon temps libre! Il y a plus de points positifs que ce que l'on pourrait imaginer lorsque l'on commence à travailler.
Concernant le déménagement, c'est vrai que j'ai certaines craintes à l'idée de faire face à de l'imprévu et à l'inconnu, mais je me rassure aussi en me disant que je pars en collocation et non toute seule. Et puis, je sais aussi que mes parents seront toujours là pour m'aider ou me donner des conseils. Je me réjouis de toute façon tellement à l'idée d'avoir mon chez moi et d'être complètement indépendante que je ne vois ça que comme un changement positif et super excitant



Prenez-en de la graine ! Si les débuts dans la vie active semblent semés d'embuches dans la plupart des cas, il semblerait aussi qu'énormément de positif soit à retirer de cette étape.
Il s'agirait, selon certains, d'une opportunité pour prendre un peu de temps pour soi, pour réfléchir à ce que l'on veut et ce que l'on aime vraiment. Rien ne sert de se presser ! Il ne faut pas se précipiter, nous faisons partie d'une génération où le travail n'est pas (uniquement) générateur de salaire, mais aussi un pan de notre vie que l'on souhaite épanouissant.
Alors on se pose, on respire et on pense à soi et à son bonheur avant tout !

Pour d'autres, ce temps libre est justement l'occasion de passer plus de temps avec sa famille, ses amis, d'élaborer des projets perso, bref, profiter des moments que l'on n'avait pas l'occasion de vivre lorsqu'on étudiait.

Enfin, cette période est également synonyme de liberté ! Une toute nouvelle vie qui s'offre à nous !
Puis, vous voyez bien que tout le monde fini par trouver, non ? Peu importe le parcours du combattant traversé, tout fini en général par rentrer dans l'ordre. Rappelez-vous aussi qu'un premier choix ne détermine pas toute une vie. Vous aurez encore tout le loisir de changer, de vous planter et de recommencer peut-être une toute nouvelle orientation, voire une nouvelle vie.



Aucun commentaire