Rencontre avec Ozark Henry, le musicien qui allait changer le monde



Ozark Henry s'appelle Piet dans la vraie vie, il a été admiré par David Bowie (ouais gros, rien que ça!), et il s'est trouvé un nid douillet au bord de la Mer du Nord. Mais surtout, il revient pour nous retourner les oreilles, l'estomac et le coeur avec un album plus puissant encore que d'habitude. Rencontre avec un génie mythique du plat pays.

L'humanité d'abord

Tous autant que vous êtes, vous avez forcément remué vos popotins sur "A dream that never stops" ces derniers mois. Ca danse, ça jump et ça file la banane ! Mais il conviendra de ne pas se laisser duper si facilement par Sir Henry. Si ce premier single respire l'insouciance, le soleil et le monoï, l'album qui l'accompagne a un message beaucoup plus fort. « Us » de son petit nom, l'opus sorti le 31 mars dernier est rempli de sens, de messages, de puissance. « L'album s'appelle « Us », pour désigner « Nous », une société où tout le monde est inclus, pas seulement les petites communautés. « Nous », c'est l'humanité. Souvent, les politiciens parlent de « nous » pour décrire des petits groupes, des minorités. Ce qui me choque c'est qu'ils sont toujours en train d'exclure des gens et que, apparemment, ça ne dérange personne. » Et bim ! Prends ça dans les dents vilain Bart.

Against humain traficking

Quand il ne compose pas, quand il ne peint pas, quand il ne tourne pas des vidéos incroyables, Ozark Henry ne glande toujours pas ! Devenu ambassadeur de volonté pour les Nations-Unies, il soutient le projet « U.N. Odyssée », qui se bat contre le trafic d'êtres humains. Une cause qui lui tient particulièrement à coeur mais pour laquelle le grand public ne s'inquiète que trop peu. « J'ai été confronté au fait que c'était très difficile d'attirer l'attention, même sur quelque chose d'aussi urgent, souligne l'artiste. Le trafic d'êtres humains, ça se passe partout. Ici, en Belgique, à Bruxelles, en Europe, autant qu'en Afrique ou aux Etats-Unis. Ca devient un business très important ! Il suffit de regarder tout ce qu'il se passe dans la Mer Méditerranée, ou à Calais. Ma mission, c'est de mettre en avant la nécessité d'agir contre le trafic des personnes au niveau international. Mais c'est très compliqué, parce que pour les autorités, il y a toujours quelque chose de plus urgent à régler. Ca me choque, j'ai du mal à me dire que c'est ça l'humanité... »

Le disque qui changera le monde ?

Détrompez-vous, il n'est pas question de se ruiner le moral en écoutant « Us ». Parce que l'album est riche et complexe, à l'image de son auteur. «Mapped out for me», le second single qui vient de sortir, est une petite pépite de douceur ! Le clip, en noir et blanc, a simplement été tourné par Ozark Henry himself, dans sa maison du bord de mer, avec sa famille qui vit paisiblement et sa fille qui ronchonne que papa doive travailler au lieu de jouer. Mais ce qui est révolutionnaire sur ce huitième (déjà!) opus, c'est que Ozark joue avec les technologies audio en proposant un disque « 3D ». Mais kézako ?! « C'est la manière la plus naturelle d'écouter de la musique. Le son est toujours en 3D ! Pendant que l'on discute nous deux, on est inconsciemment en train de scanner l'environnement et tous les sons qui sont autour de nous. Si, tout d'un coup, il y a un silence curieux ou un son qui ne semble pas adapté au contexte, ça va tout de suite attirer notre attention. » On serait donc naturellement adapté à ce qui sonne à première vue comme un technologie extraterrestre. « Aujourd'hui, la technologie fait que c'est possible de créer de la musique en 3D aussi, dans un certain contexte. Ce n'est pas encore facile à partager en concert, mais c'est une manière complètement nouvelle et formidable d'assimiler la musique. » Du côté de la création, Piet Ozark Henry compare la diffusion du son en stéréo traditionnelle à de la peinture, et la musique en 3D à de la sculpture. Rien que ça...



On veut !


Ozark Henry, « Us », en vente ici

Texte Lucie / Photos Aurore Davignon

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