Cinématografille : tais-toi et roule


Elle : « Tu t’appelles comment ? » Lui, d’un air faussement désinvolte et d’une voix exagérément grave : « Baby ». Étonnée : « Tu veux dire Baby B-A-B-Y, Baby ? » Blasé : « Ouep ». Argh, le gosse a à peine 20 ans et on craque. Les filles, de l’échine, les mecs leurs poings. Ce visage poupon est exaspérant, non, craquant ! Oui, j’ai été voir un gros film d’action avec des fusillades et des courses poursuites automobiles et j’ai kiffé sa race.


Mais c’est qui ce Baby Driver ? Un jeune pilote qui, pour rembourser une dette voire réparer une erreur de jeunesse, est contraint de travailler pour le compte d’un gangster. Il est « getaway driver », autrement dit le chauffeur des casseurs. Et je peux vous dire qu’il gère !
Outre le fait qu’il conduise mieux que moi, sa particularité est qu’il n’enlève jamais ses écouteurs. Ce beau gosse souffre d’acouphènes. Chaque moment de sa vie est donc rythmé par un morceau soigneusement sélectionné. Dans ce film, tout se fait en musique et tout y est : humour, action, drame et, même, une histoire d’amour.
C’est que Baby veut s’enfuir avec la jolie serveuse « vers l’ouest, dans une voiture impayable et sans aucun plan. » Bref, un film qui ne peut être que réjouissant. Il faut savoir aussi que le casting a autant de gueule que le protagoniste. On y retrouve Ansel Elgort (Nos étoiles contraires,…), Jamie Foxx, Lily James (Cendrillon,…), le formidable John Hamm (Mad men) et, celui que l’on ne présente plus, Kevin Spacey.

C’est le cinquième film d’Edgar H. Wright, connu surtout pour sa trilogie dite « Cornetto » (Shaun of the Dead, Hot Fuzz et Le dernier pub avant la fin du monde) et le plus abouti jusqu’ici. Comme souvent, le réalisateur britannique prend un concept de base – ici le film de gangsta – et en fait un remarquable exercice de style. Il renouvelle le genre en faisant preuve d’un fourmillement impressionant d’idées nouvelles.
 Baby Driver est une comédie musicale postmoderne dans laquelle chaque course poursuite, chaque fusillade, est chorégraphiée au millimètre. Le tout forme un hommage percutant au cinéma comme à la musique ! Ne reste que deux choses à faire : (re)voir le Driver de Walter Hill (1978) et Drive de Nicolas Winding Refn (2011) dont Edgar H. Wright dit s’être inspiré. On en veut encore !


La playlist de Baby : 

1. Bellbottoms - Jon Spencer Blues Explosion
2. Harlem Shuffle  - Bob & Earl
3. Egyptian Reggae  - Jonathan Richman & The Modern Lovers
4. Smokey Joe's La La  - Googie Rene
5. Let's Go Away for Awhile  - The Beach Boys
6. B-A-B-Y  - Carla Thomas
7. Kashmere  - Kashmere Stage Band
8. Unsquare Dance  - Dave Brubeck
9. Neat Neat Neat  - The Damned
10. Easy  - Commodores
11. Debora  - T. Rex
12. Debra  - Beck
13. Bongolia  -  Incredible Bongo Band
14. Baby Let Me Take You  - The Detroit Emeralds
15. Early In The Morning - Alexis Korner
16. The Edge - David McCallum
17. Nowhere to Run - Martha and the Vandellas
18. Tequila - The Button Down Brass
19. When Something Is Wrong With My Baby -  Sam & Dave
20. Every Little Bit Hurts - Brenda Holloway
21. Intermission - Blur
22. Hocus Pocus - Focus
23. Radar Love - Golden Earring
24. Never, Never Gonna Give Ya Up - Barry White
25. Know How - Young MC
26. Brighton Rock - Queen
27. Easy - Sky Ferreira
28. Baby Driver - Simon & Garfunkel
29. Was He Slow - Kid Koala
30. Chase Me - Danger Mouse ft. Run the Jewels & Big Boi






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