Elle nous fixe rendez-vous au Moment et une fois installée dans un des fauteuils ultra-design qui trônent dans leur jardin, elle semble tout droit sortie des pages brillantes d'un magazine de mode avec son air mutin et sa tenue impeccable.
L'interview s'est prolongée, avant de se transformer en séance de papotage en bonne et due forme, et quand on est reparties, on a eu l'impression qu'elle faisait déjà partie de notre bande.
Avant de rencontrer Cécile, on s'attendait à ce qu'elle soit douce et mystérieuse, mais promis, en vrai, elle est encore mieux!
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De prime abord, Cécile a l'air frêle et délicate, presque fragile. Bien sûr, les apparences sont trompeuses, et Cécile ne fait pas exception - bien au contraire.
Sous ses airs de poupée de porcelaine, elle cache une volonté de fer et une sacré dose de courage. Car il en faut du courage pour abandonner sa famille, ses amis et sa patrie à peine sortie de l'adolescence pour s'installer dans une ville inconnue. Il en faut plus encore, deux ans plus tard, pour tenir tête à ces mêmes amis et famille et choisir de s'éloigner du chemin tracé pour suivre sa passion.
Sous ses airs de poupée de porcelaine, elle cache une volonté de fer et une sacré dose de courage. Car il en faut du courage pour abandonner sa famille, ses amis et sa patrie à peine sortie de l'adolescence pour s'installer dans une ville inconnue. Il en faut plus encore, deux ans plus tard, pour tenir tête à ces mêmes amis et famille et choisir de s'éloigner du chemin tracé pour suivre sa passion.
" Ça fait un an et demi que j'ai quitté Paris pour venir habiter à Liège. Je suis tombée amoureuse de cette ville: elle a un format familial, les Liégeois sont hyper ouverts et Liège est une ville ultra dynamique et accueillante. Je ne veux pas tomber dans les clichés, mais c'est vrai, les Parisiens sont assez snobs, et je ne me vois pas du tout quitter Liège".
Au départ, Cécile avait emménagé à Liège pour y suivre des études de logopédie. Avant d'être mordue par le virus de la créativité et de se dire que tout compte fait, il était temps de bifurquer.
" J'ai toujours adoré bricoler, mais c'est quand je suis arrivée à Liège que j'ai lancé H0ctavius. Je ne trouvais pas ce que je cherchais en boutique, tous les bijoux que je voyais étaient fort ouvragés, colorés, et moi j'étais à la recherche de pièces très simples. Du coup, j'ai décidé de commencer à créer mes propres bijoux".
" A Paris, ma mère m'emmenait avec elle dans des grandes surfaces de création, pleines de perles et de breloques. C'est là que j'ai commencé à me fournir. Je fais toujours des allers - retours fréquents pour m'approvisionner. Je pourrais trouver des pièces sur internet, mais ce n'est pas évident, je ne peux pas toucher la matière pour vérifier sa qualité. J'achète toujours des pièces très simples pour réaliser mes croquis, mais je ne trouve pas toujours ce que je veux".
Une frustration qui a fait germer une idée dans la tête de Cécile: et si plutôt que de continuer H0ctavius en parallèle à ses études, elle se jetait à l'eau et s'inscrivait dans une école de bijouterie?
" Je veux pouvoir créer les pièces que j'ai en tête, et pour ça, il faut que j'apprenne à manier le métal".
Si beaucoup auraient hésité avant de sauter le pas, Cécile, elle, a décidé de se lancer. Une suite logique, puisque la machine Hoctavius était déjà bien lancée: 1600 likes sur Facebook, plus de 2000 abonnés sur Instagram, les créations de Cécile rencontrent un franc succès.
"A la base, je réalisais mes bijoux pour moi-même, puis j'ai commencé à en donner à mes copines. Elles me demandaient toujours d'où ils venaient, et ce sont elles qui m'ont poussée à me lancer. J'ai créé une boutique et ma page Facebook, mais sans m'attendre une seule seconde à ce que ça ait un tel succès. A la base, je voulais vraiment être logopède, mais quand j'ai vu l'évolution d'Hoctavius, ça ma donné du courage pour me lancer".
" J'ai pris la décision de m'inscrire à Léon Mignon il y a tout juste deux mois. J'avoue, mes stages m'ont aussi aidée à me rendre compte que je n'étais vraiment pas faite pour la logopédie: je ne suis pas du tout thérapeute! On attendait de moi que je prenne les patients en charge, alors que moi, j'avais juste envie de papoter avec eux... Avec Hoctavius, au contraire, je suis libre de mes mouvements et de mes pensées. Je peux me laisser guider par mon inspiration et par mes envies, c'est le bonheur"
Une liberté acquise au terme d'une certaine pugnacité...
" Au début, mes parents étaient contre l'idée que j'abandonne mes études pour me consacrer à 100% aux bijoux. Il croyaient que je choisissais la facilité, que je n'avais pas envie de travailler... Quand ils ont vu qu'Hoctavius commençait à vraiment bien marcher, ils ont été rassurés. Ils ont aussi vu à quel point je m'investissais et ils ont compris que ce n'était pas de la fainéantise de ma part, bien au contraire. Mes parents ont connu la guerre, et pour eux, avoir de la stabilité et une sécurité financière, c'est très important. C'est paradoxalement grâce à cette mentalité très différente de la mienne que je leur dois mon succès: grâce à la stabilité qu'ils ont créée pour nous, j'ai pu grandir sans aucun sentiment de détresse, avec la croyance que tout était possible"
De son sac à main, Cécile sort boîte après boîte de ses bijoux et se prête avec le sourire au jeu de la séance photo. Avant de nous avouer qu'elle transporte de toute façon toujours tous ses modèles avec elle: "je ne sais jamais ce que j'aurai envie de porter à un moment précis!"
A l'ère du tout-jetable et de la frénésie de consommation, ces bijoux intemporels sont à contre-courant de la poursuite effrénée de la tendance qui en agite plus d'un(e).
Ses bijoux, elle les crée bien sûr d'abord pour elle, mais aussi avec une cliente très particulière en tête: " une femme jeune d'esprit, dynamique, moderne... Quelqu'un qui a envie de voyager et de découvrir d'autres horizons. Une femme qui aime les belles choses, mais surtout pas le bling-bling. J'adorerais que Lou Doillon porte mes créations par exemple!"
En à peine quelques mois d'existence, Cécile à réussi à créer une niche pour Hoctavius et à s'attirer les grâces de la planète web et des fashionistas qui l'habitent. Quand on l'a rencontrée, elle clôturait l'aventure Buzz Concept Store, où ses bijoux avaient été exposés et où elle avait fait office de bras droit de la fondatrice.
A l'aube de ses études de joaillerie et d'une nouvelle page pour Hoctavius, comment voit-elle évoluer sa marque?
" D'ici 5 ans, idéalement mes bijoux seront vendus dans plusieurs concepts stores et dans de petits ateliers bien fournis... Mais je n'ose pas trop me projeter, je préfère me laisser surprendre par ce qui peut arriver. J'essaie de toujours évoluer. Quand on me complimente sur mes créations, ça me fait super plaisir, et j'adore recevoir des retours positifs de mes clientes, mais je ne veux pas me reposer sur mes lauriers, mon objectif, c'est de continuer à aller de l'avant!"
C'est tout ce qu'on lui souhaite aussi, et en attendant de voir si son plan à long terme se réalise, rendez-vous sur l'e-shop pour découvrir la collection été 2015 *
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