Joe nous accueille avec méfiance. Il faut dire que ces derniers jours, Kréaction s'est pris une volée de bois vert dans les médias: non seulement ils empêcheraient les étudiants de guindailler, mais en plus, ils auraient le toupet de voler eau & électricité à la Ville!
Le comble: selon certains, ils accueilleraient même les visiteurs en brandissant fièrement leurs lames de couteaux...
Joe nous accueille avec méfiance, mais forcément, au vu de leur réputation, on se méfie aussi.
Avant de se rendre compte qu'on a face à nous non pas des voyous mais des artistes, de joyeux utopistes qui rêvent de créer un Liège meilleur à coup de soirées et de vélos réparés.
Visite guidée au squat de Kréaction à Droixhe.
Joe nous accueille avec méfiance, mais forcément, au vu de leur réputation, on se méfie aussi.
Avant de se rendre compte qu'on a face à nous non pas des voyous mais des artistes, de joyeux utopistes qui rêvent de créer un Liège meilleur à coup de soirées et de vélos réparés.
Visite guidée au squat de Kréaction à Droixhe.
"J'ai 49 ans et cela fait 18 ans que je vis de squat en squat.
Ce bâtiment, nous l'occupons depuis un an. Il y a quatre ans, nous avions déjà demandé à la Ville de nous laisser rester ici, mais cela nous avait été refusé.
C'est un beau gâchis: à l'époque, le bâtiment était en super état. Depuis, il a été pillé, on est venu arracher tous les câbles, tout ce qui pourrait contenir du cuivre... On nous a accusé de voler l'électricité, mais c'est impossible: plus rien n'est câblé ici!"
La solution? Les membres du collectif ont investi dans des générateurs. Et pour être 100% autonomes, ils recueillent l'eau de pluie et achètent des bidons d'eau potable.
"Bon, je ne vais pas vous mentir, de temps en temps, on va se doucher chez des amis: ça fait un bien fou!"
Ce bâtiment, nous l'occupons depuis un an. Il y a quatre ans, nous avions déjà demandé à la Ville de nous laisser rester ici, mais cela nous avait été refusé.
C'est un beau gâchis: à l'époque, le bâtiment était en super état. Depuis, il a été pillé, on est venu arracher tous les câbles, tout ce qui pourrait contenir du cuivre... On nous a accusé de voler l'électricité, mais c'est impossible: plus rien n'est câblé ici!"
La solution? Les membres du collectif ont investi dans des générateurs. Et pour être 100% autonomes, ils recueillent l'eau de pluie et achètent des bidons d'eau potable.
"Bon, je ne vais pas vous mentir, de temps en temps, on va se doucher chez des amis: ça fait un bien fou!"
Ici, pas de seringues et de vieux canapés défoncés. A mille lieues des clichés, le squat se veut être un véritable projet citoyen.
Dans le paysage joyeusement chaotique de l'entrepôt, des caravanes sont disséminées: c'est là que dorment les membres du collectif. Au détour de l'une d'elles, surprise: on tombe nez-à-nez avec des dizaines de vélos... Bienvenue à l'atelier!
Dans le paysage joyeusement chaotique de l'entrepôt, des caravanes sont disséminées: c'est là que dorment les membres du collectif. Au détour de l'une d'elles, surprise: on tombe nez-à-nez avec des dizaines de vélos... Bienvenue à l'atelier!
"On à différents ateliers ici; l'atelier vélo, l'atelier mécanique... et même un atelier tatouage!
On veut que des gens qui n'ont pas d'argent puissent venir ici faire appel à nos services.
En échange, on leur demande de donner quelques heures de leur temps lors de nos événements".
Car Kréaction ne se limite pas à proposer des services aux Liégeois, le collectif profite aussi de l'espace à sa disposition pour organiser événements et concerts.
" Ça reste la même philosophie: on veut que les événements soient accessibles à tous les Liégeois.
Les jeunes n'ont pas tous la chance d'avoir des parents qui leur donnent des centaines d'euros pour s'amuser le week-end. Nous, on veut que tout le monde puisse venir profiter chez nous... Et avec la bière à un euro, on ne peut vraiment pas nous accuser de vouloir nous faire du profit!"
Le résultat? Non seulement leurs événements rencontrent un franc succès, tant auprès des hipsters que des Liégeois désargentés, mais en plus, Kréaction tisse des liens dans le quartier.
"Lors de notre dernière soirée, on avait invité le paki du coin, mais aussi des gitans qui habitent le quartier. Cela faisait quinze ans qu'ils habitaient côte à côte, et ils ne s'étaient jamais parlé.
En fin de soirée, c'était à celui qui paierait le plus de tournées!"
Dans son palais des courants d'air semblant sortir tout droit d'un Jean-Pierre Jeunet, Joe alterne entre jubilation et désabusement. Car si le collectif réussit à toucher les Liégeois et à proposer des alternatives aux moins fortunés, son futur est menacé.
Face aux efforts combinés de l'AGEL et de la Ville, difficile en effet d'envisager sereinement les prochains mois.
Joe l'affirme: ils ne partiront pas. Après avoir passé un peu de temps avec lui, on se prend à espérer que ce soit aussi simple que ça.
"Lors de notre dernière soirée, on avait invité le paki du coin, mais aussi des gitans qui habitent le quartier. Cela faisait quinze ans qu'ils habitaient côte à côte, et ils ne s'étaient jamais parlé.
En fin de soirée, c'était à celui qui paierait le plus de tournées!"
Dans son palais des courants d'air semblant sortir tout droit d'un Jean-Pierre Jeunet, Joe alterne entre jubilation et désabusement. Car si le collectif réussit à toucher les Liégeois et à proposer des alternatives aux moins fortunés, son futur est menacé.
Face aux efforts combinés de l'AGEL et de la Ville, difficile en effet d'envisager sereinement les prochains mois.
Joe l'affirme: ils ne partiront pas. Après avoir passé un peu de temps avec lui, on se prend à espérer que ce soit aussi simple que ça.
Suis prête à signer une pétition ; ça serait peut-être la chose à faire... Il faut que ça continue !
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