Dans les coulisses d’une campagne Instagram réalisée par LeBackpacker


Si, comme moi, tu fais partie de ces internautes qui surfent inlassablement sur les comptes Instagram dédiés aux voyages, tu as sans nul doute déjà rêvé éveillé devant les incroyables photos de Johan Lolos alias LeBackpacker.

Photographe d’aventure originaire d’Olne, Johan voyage aux quatre coins du globe depuis bientôt trois ans avec pour unique objectif de nous en mettre plein la vue. Ses clichés, il les publie quotidiennement sur son compte Instagram qui comptabilise près de 300.000 abonnés. Véritable vitrine professionnelle, sa galerie virtuelle comprend pas moins de 2500 photos dont le dénominateur commun est la nature et les grands espaces.
Sa popularité sur les réseaux sociaux ne cesse d’augmenter : chaque semaine, 3000 à 5000 nouveaux abonnés viennent gonfler son compte Instagram, tous séduits par le contenu qu’il y partage. Désormais, il fait partie des instagrameurs belges les plus influents et peut se targuer du statut d’« e-influenceur » qu’il a acquis grâce à sa notoriété en ligne et son style identifiable.
Courtisé par les offices du tourisme du monde entier pour promouvoir la beauté des différentes régions qu’il visite, il compte déjà à son actif de multiples partenariats avec, entre autres, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, la Jordanie, l’Islande ou encore la Finlande. S’il affiche une nette préférence pour les destinations montagnardes, il reste toutefois ouvert aux destinations tropicales comme, par exemple, la Namibie d’où il nous revient.

Sur place, Johan bénéficie d’une certaine liberté quant au choix des spots à photographier. La seule contrainte imposée par ses clients est de publier un certain nombre de photos sur son compte Instagram en mentionnant ses partenaires sous forme de hashtags.
Johan est quotidiennement sollicité pour différents types de projets. Attentif aux attentes de sa communauté, il ne répond favorablement qu’à ceux qui correspondent réellement à son profil. Hors de question pour le jeune photographe de trahir son style pour les besoins d’une marque ! Le contenu publié doit correspondre à ce que ses abonnés aiment voir dans sa galerie. C’est dans cette optique qu’il a dernièrement collaboré avec des marques prestigieuses telles que Nikon, Air New Zealand ou encore Toyota.
A cet instant précis, je te sens tiraillé entre ton envie d’adorer ce type pour la qualité de son travail et celle de le détester car il commence à sérieusement te faire regretter d’avoir signé ce CDI. Véritable success story, le parcours de Johan nous laisse rêveur. Mais à quoi ressemblent ses journées lorsqu’il est en voyage professionnel ? Quel matériel utilise-t-il concrètement ? A quel moment de la journée préfère-t-il shooter ?

Pour faire la lumière sur le métier de photographe d’aventure, je me suis infiltrée à bord de son SUV Hybride Toyota Rav4, direction l’Allemagne. Contacté par l’Office du Tourisme allemand pour mener une campagne Instagram dans les régions de la Suisse saxonne et de Berchtesgaden, Johan m’a proposé de l’accompagner pour un road trip d’une durée de 9 jours. Une petite danse de la joie plus tard, mon rôle était tout trouvé : qui de mieux placé qu’un modèle photo pour vivre de l’intérieur cette aventure ? Mais que les choses soient bien claires entre toi et moi, cher lecteur : ici, hors de question de jouer les princesses effarouchées ! Je veux vivre une véritable épopée dont je me souviendrai encore longtemps après. A moi l’évasion, la vraie, sans brushing matinal ni mascara, avec des chaussures de randonnée, un coupe-vent en Gore-Tex, un pull en polaire et un sac à dos ! #jevaisquandmemetevendredureve

On the road again, baby !

L’Allemagne est un pays que je connais très peu. Pour tout t’avouer, mes seules références se limitaient grosso modo à Rammstein, Heidi Klum, la saucisse de Francfort et les Bretzels. Si, à mes yeux et d’un point de vue urbanistique, Berlin semblait résumer le paysage allemand, ce road trip m’a démontré à quel point l’Allemagne pouvait être sauvage, étonnante et indomptable.


  • 1er stop : le Parc National de la Suisse saxonne

Situé à l’extrémité orientale de l’Allemagne, à la frontière tchèque, le Parc national offre un vaste site de falaises déchiquetées qui font la joie des randonneurs, des grimpeurs et autres amoureux de la nature. A chaque nouvelle exploration, je n’en crois pas mes yeux. Les panoramas sont spectaculaires. Mon IPhone ne sait d’ailleurs plus où donner de la tête tant les paysages sont grandioses. Mais ça, c’était avant qu’il ne chute sur un rocher. Aïe.

Notre découverte du site naturel débute à l’aube par la principale curiosité de ce massif : l’impressionnant pont de Bastei construit en haut des montagnes et offrant un incroyable panorama sur l’ensemble de la Suisse saxonne. Johan se réjouit de l’arrivée des premiers rayons de soleil sur les falaises rosies par l’occasion. Il faut dire qu’il a bien choisi son heure. Si tu débutes dans la photo, sache que les golden hours sont tes meilleures amies. L’heure qui suit le lever du soleil ainsi celle qui précède son coucher sont plus douces et offrent une atmosphère plus contrastée qu’en pleine journée. Cette teinte ajoute de l’émotion et de l’ambiance aux images et les rendent moins « plates ». Voici un exemple concret avec le pont mentionné plus haut :
A entendre mon entourage, mon séjour en Allemagne allait clairement prendre des allures de retraite. Que nenni ! Sache que partir en road trip avec Johan ne fut pas de tout repos. Durant 9 jours consécutifs, nous nous sommes réveillés à 2h30 pour pouvoir shooter le lever du soleil depuis des sommets montagneux (et qui inclut donc 60 à 90 minutes de marche matinale). Autant te dire que l’achat d’un percolateur portable a vite été rentabilisé.

Equipé d’une lampe frontale et connecté à Google Maps, Johan est un aventurier des temps modernes. D’un pas décidé, il semble savoir où aller. Hyper confiante (et avec un sens de l’orientation désastreux), je le suis, mon bonnet en laine enfoncé jusqu’aux yeux et un mug de café bien chaud à la main. Le temps presse, le soleil ne va pas tarder à se lever et il nous reste encore 35 minutes de marche à travers la forêt pour atteindre l’époustouflant point de vue Kleine Winteberg. C’est alors qu’en une fraction de seconde, c’est-à-dire le temps qu’il m’a fallu pour prendre une photo de notre ascension, je me retourne et LeBackpacker a disparu, courant au loin comme un dératé afin de ne pas louper une miette des premiers rayons du soleil qui apparaissent à l’horizon : « C’est tout droit ! Cours ! » me crie-t-il. Un snapchat plus tard, je le rejoins au Kleine Winteberg et pousse littéralement des petits cris de joie tant le paysage est digne d’un film d’aventure ! Dans mon sac à dos, j’ai pris soin d’emporter différentes tenues d’exploratrice que je mixe sous l’objectif de Johan. Le résultat est à tomber !
En fin d’après-midi, nous partons shooter le coucher du soleil. Ultra conseillée par la responsable de l’Office du Tourisme de la Suisse saxonne, la destination du jour est le point de vue d’Affensteine. Après une heure de randonnée, nous nous lançons à l’assaut d’une via ferrata. Perchée à plusieurs centaines de mètres du sol, mes mains deviennent moites et mon cœur s’accélère. Partie la première, je découvre à chaque nouveau tournant la géométrie des échelons qui m’attend. Hors de question de paniquer ou, pire, de faire demi-tour ! Johan, que j’ai perdu de vue depuis plusieurs minutes, s’assure régulièrement que tout va bien de mon côté : « Del ? Ça va ? Dis … J’ai le vertige ! ». LeBackpacker a donc une faille. Ma foi, à ce stade, tant qu’elle n’est pas dans la roche, le reste m’importe peu. Arrivés tout en haut, la vue est imprenable et ne nous fait pas regretter cette ascension un rien délicate et périlleuse. A toi d’en juger.

  • 2ème stop : le Parc national de Berchtesgaden

Situé au sud-est de l’Allemagne, au cœur des Alpes bavaroises, le Parc national de Berchtesgaden est l’unique parc national alpin d’Allemagne. Voici quelques photos qui te donneront une idée de l’immensité des paysages et du calme ambiant. Elles risquent également de te donner une furieuse envie de tout plaquer pour partir y vivre. Sois fort, les vacances d’été approchent.
Parce que je sais que tu t’interroges depuis au-moins 5 minutes sur le matériel qu’il utilise, je te dévoile tout par ici :
- deux boitiers Nikon D750
- de multiple objectifs : 14-24mm F2.8, 24-70mm F2.8, 70-200mm F2.8, 50mm F1.4, 85mm F1.8
- un trépied en fibre carbone SIRUI
L’avantage avec la formule « road trip », c’est que l’on voyage au gré de nos envies : un coucher de soleil nous plait ? On gare la voiture et on immortalise le moment. Il se met à pleuvoir ? Pas de problème ! Bien au sec, on roule tout en découvrant la région. L’album Alive de Daft Punk à fond la caisse, on emprunte les routes en lacets de la région en chantant. On sort des sentiers touristiques, on est libres dans le choix de notre itinéraire et ça, ça nous plait énormément ! Les pique-niques improvisés prennent des airs de repas gastronomiques tant tout nous paraît over-délicieux quand on mange en pleine nature, face à la montagne. Du pain, du fromage et de la pâte à tartiner ont fait le bonheur de nos estomacs et j’ai même eu droit à de nombreux « Tu gères trop ! » lorsque Johan découvrait les richesses insoupçonnées de mon sac à dos (pourtant déjà bien rempli de tenues) : un couteau, des serviettes, trois paquets de mouchoirs, des lingettes humides, un thermo, des coupes en plastique et un tire-bouchon ont fait de moi la-fille-la-plus-cool-de-Berchtesgaden (et la fille cachée de Mary Poppins par la même occasion).
Ces deux photos ont été prises lors de notre exploration de la Bavière à travers deux de ses lacs alpins : Konigssee et Obersee. Ces spots sont des incontournables si tu désires shooter la fameuse cabane de pêcheur qui fait le tour d’Instagram. Tu pourras constater par toi-même à quel point l’eau y est pure et transparente. Non, Johan n’a pas retouché la couleur du lac. Oui, on dirait carrément une peinture. Pour éviter les touristes et profiter pleinement du lieu, je te conseille de prendre le tout premier bateau de la matinée pour t’y rendre.
D’un point de vue automobile, je retiendrai de cette expérience qu’il ne faut jamais ô grand jamais solliciter son pied gauche lorsque l’on conduit une voiture à boitier automatique. Après avoir démontré toute l’étendue de mon savoir-faire sur une route (heureusement) désertique, je ne suis pas certaine que Johan me confiera à nouveau le volant de son SUV. La place de co-pilote/DJ itinérant/préparatrice de sandwich à l’arrache/Snapchatteuse-roadtripeuse me convient tellement mieux.

Johan, sache que tu m’as contaminée par le virus du voyage : quand est-ce qu’on repart ?  







Photos : LeBackpacker

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