Teenage dream: rencontre avec BEFFROI

Cet automne, on avait fait comme le reste de la génération Y liégeoise: on s'était pressés au Reflektor pour aller applaudir les petits potes d'Ulysse, lors d'un concert à beats oniriques qui avait pris de faux airs de réunion de promo - on vous a déjà dit qu'on était en humanités avec Ulysse et Kennedy's Bridge? St-Servais RPS wesh wesh // On s'était dandinées sur Witness, on avait applaudi à tout rompre en s'écorchant le gosier quand ils s'étaient lancés dans un Wounds endiablé et on avait même eu la chance de papoter en backstage avec eux- Une soirée plus que réussie, donc. D'autant plus qu'elle nous avait permis de découvrir BEFFROI et de se prendre une belle claque musicale. (disclaimer:Nico et Jules les connaissaient déjà. Moi je suis moins cool, donc je ne les connaissais pas, et comme c'est moi qui écris, on va dire qu'on les a découverts ce soir là).

BEFFROI, c'est qui, c'est quoi? C'est le beffroi (imaginaire) d'Hannut, à l'ombre duquel ont grandi les teenagers (moyenne d'âge 18 ans) de BEFFROI, incarnation ô combien moderne du fait qu'aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années - Ils sont à peine sortis d'humanités que la critique les a déjà adoubés. A commencer par l'ultra pointu et über prestigieux label Maison Kitsuné qui a repris l'entêtant Swim sur une de ses compils. Val // BEFFROI c'est tout le monde, c’est les gens, c'est toi, c'est nous, les barakis, les transsexuels, les beaux, les moches… Ce qui nous plait dans Beffroi, c'est justement de parler des autres. J'ai complètement flashé sur la voix de Camille à un concert organisé par la Maison des jeunes, qu'on côtoyait d'ailleurs tout les deux. Du coup, j'ai été la trouver, je lui ai proposé de faire une musique moins conventionnelle. Camille // A la base, je n’avais jamais envisagé de faire un groupe. Mais Valentin est venu vers moi, on partageait les mêmes influences, on écoutait les mêmes morceaux. Son projet me plaisait pas mal. Et nous voilà ! Le résultat? Des mélodies entêtantes, obsédantes, hypnotiques, portées par la voix troublante de Camille, qui hante la mémoire longtemps après que le concert soit fini. Val // On n’aime pas trop le fait de coller un genre sur la musique à notre époque, Pour nous, il y a tellement de sous-genres musicaux et de croisements d'influences que ça n'a plus beaucoup de sens. On préfère se concentrer sur ce que ça raconte et rester fidèle à nos influences, à la musique qu'on aime. Cam // Pour le nom du groupe, on n'avait pas vraiment d'idée précise alors on s'est baladés sur Google. Quand un nom auquel on pensait était déjà pris, on changeait d’idée. Puis, on est tombés sur Beffroi, un peu par hasard. La seule règle qu’on s’est fixée, c’est que ça devait être un nom francophone. C’était une façon de garder un peu de belge en nous pour une musique qui sonne anglophone.

Et si leurs chansons électro pourraient en effet avoir été produites outre-Atlantique (pourtant, c'était chez Squid!), l'ambiance qu'ils dégagent sur scène est elle tout à fait liégeoise! Public électrifié, paumes qui chauffent à force d'avoir trop frappé, quand arrive BEFFROI, qui ne saute pas n'est pas Liégeois! Cam // Tous les lives sont fous pour nous. Ces derniers mois, on a été dans une espèce d'adrénaline permanente parce qu'on a dû monter le live très rapidement suite à la sortie de Swim en radio. C'était super excitant et très fatiguant. Avoir pu jouer au Botanique, au Reflektor, et à l'AB après seulement un single, c'est complètement dingue. Ce qui est complètement dingue aussi, c'est que ces teenage prodigies élevés sous le soleil de Hesbaye aient tapé dans l'oeil de la Maison Kitsuné, garant suprême de la coolitude et idole des branchés. Val // Se dire qu'on a signé un morceau sur la maison d'un des ex-managers de Daft Punk, et de savoir qu'en plus ça plait ailleurs qu'en Belgique, forcément, c'est hyper cool, et un peu terrifiant à la fois. 

Prochaine étape pour eux? On a terminé nos humanités. On est tous les deux en première année, l'un en ingé son et l'autre en infographie. Pour le moment, on arrive à faire les deux sans soucis. Cam // Je rêve de jouer devant Ryan Gosling. Val // Je suis pas contre. Nous non plus. Allez BEFFROI, vous nous organisez ça? On devrait pouvoir libérer un créneau dans nos agendas... Et en attendant, deux dates à retenir pour aller les applaudir: le 08 juillet aux Ardentes et le 14 juillet à Dour! (photos : Beffroi)