Les 8 résolutions de Willy Demeyer qui vont changer le visage de Liège

flickr - bert Kaufmann

Ce mardi, c'était le traditionnel rendez-vous des voeux du Bourgmestre à la presse à l'Hôtel de Ville. L'occasion de faire le point en début d'année (et de législation), mais aussi d'écouter les bonnes résolutions d'un dirigeant plus déterminé que jamais à changer sa ville. Et en bien s'il vous plaît. 


Alors bien sûr, l'exercice est un peu convenu. Forcément, entre bonnes intentions et changement, il n'y a pas qu'un pas. Mais à écouter les bourdonnements de curiosité dans la pièce et à voir la tranquillité résolue du Bourgmestre, il était difficile de ne pas avoir un regain d'espoir pour cette ville qu'on aime autant qu'on aime la critiquer. D'autant que cette législature, qui voit une alliance gauche-droite, est celle de tous les changements, et donc, forcément aussi, de toutes les promesses. À commencer par une lutte accrue contre les incivilités qui rendent parfois Liège si compliquée à aimer. 
Il est important d'arriver à une gestion négociée de l'espace public. "Public" ne veut pas dire qu'on y fait n'importe quoi, et les citoyens doivent le comprendre. 
Et pour ce faire, il faut également revoir la place de la police dans la ville, n'en déplaise à ceux qui voient dans cette dynamique une volonté de faire de Liège un état policier. 
Nous devons nous accorder sur le vivre ensemble, et c'est le métier de la police, qui doit pour ce faire être bien équipée, formée et démocratique. C'est à la fois une question sociale et environnementale. 
Un peu comme la problématique des sans-domiciles fixe, que certains citoyens tentent maladroitement de combattre en érigeant des obstacles de pierre aux entrées de leurs immeubles, tandis que d'autres décrient ces initiatives et réclament plus de solidarité de la part des habitants mais aussi et surtout de la Ville. Et le Bourgmestre, lui, qu'en pense-t'il? 
Il ne doit plus y avoir personne qui dorme dans les entrées d'immeubles, c'est le rôle même de l'action sociale. Nous devons trouver une solution durable au sans-abrisme, et cela passe notamment par le CPAS, qui devrait bientôt fournir deux mois de caution locative au lieu d'un mois seulement, ce qui laisse certaines personnes dans l'impossibilité de trouver un logement. Il faut qu'on adopte une politique "housing first", parce qu'avant même d'acheter à manger, c'est avoir un toit qui compte pour les gens. 
Autre cheval de bataille de Willy Demeyer pour sécuriser le centre-ville et le rendre agréable pour tous ceux qui y évoluent? 
Il faut instaurer une zone P pour la prostitution. Même si c'est compliqué point de vue sécurité, c'est une gestion pragmatique de la problématique, et j'en fais une question de principe. 
liège


Une prostitution encadrée et sécurisée pour celles qui la pratiquent, des sans-abris relogés plutôt que d'être contraints de loger dans les entrées d'immeubles de particuliers, la fin de l'incivisme en ville, et avec lui, de l'insoutenable odeur d'urine indissociable de certaines rues de la ville... Plus les bons voeux avancent, plus on se prend à rêver d'une Liège différente, où farouche indépendance et grain de folie ne rimeraient pas forcément avec légère décadence et incivisme en roue libre. Une douce utopie, qui pourrait pourtant bien prendre forme ces prochaines années avec les grandes transformations qui vont changer le visage de Liège, le tram en tête. 
Une grande redistribution des lignes de bus est à l'étude afin qu'ils se greffent sur la colonne vertébrale du tram. Quand il sera en activité, une grande partie du trajet du 1 et du 4 sera obsolète. 
Et il n'y a pas que ces deux lignes de bus qui pourraient bientôt être obsolètes dans le centre...
La douceur de vivre à Liège passera forcément par une piétonnisation progressive du centre-ville. 
D'autant que dans le quartier Léopold Nord, le changement est déjà en marche niveau dolce vita, et il avance à tout sauf à petits pas. 
Le quartier de la Grand Poste va muter complètement, notamment grâce à l'impulsion de Meusinvest. Depuis l'hôtel de ville jusqu'à l'université, tout ce coin là va devenir rapidement assez incroyable, ainsi que largement piétonnier. 
La cerise sur ce tableau idyllique? Des animaux qui gambadent gaiement les oreilles au vent évidemment. 
Je me suis trouvé une nouvelle passion avec les parcs à chiens, c'est important pour les gens qui habitent sur les boulevards, il y a une vraie demande. Christine Defraigne est très préoccupée par le bien-être animal, donc c'est elle qui sera en charge de cette compétence et elle a repris le dossier, même si j'avoue que j'aurais continué à m'en occuper avec plaisir. 
Mais le maître mot de cette coalition rouge et bleue est forcément la coopération, ainsi que le souligne le Bourgmestre, qui rappelle que "gérer, c'est aussi s'avoir s'adapter et ne pas être trop orgueilleux. Il faut pouvoir céder sur certains dossiers, parce que ce qui compte, c'est le résultat final pour la ville". Et de parler d'expérience, lui qui faisait partie des défenseurs d'une rénovation des bâtiments actuels du CHC plutôt que la construction du Mont Légia. Bataille qu'il a évidemment perdue, mais il semblerait que l'issue soit tout de même plus que victorieuse pour Liège, le CHC étant "activement à la recherche de beaux repreneurs pour ses anciens hôpitaux". Pas de Bavière numéro deux à l'horizon, donc. D'ailleurs, Bavière ne sera qu'un des nombreux chantiers qui verront leur aboutissement lors des 6 prochaines années. Autant d'échéances dont Willy Demeyer se réjouit: "malgré le contexte, cela peut être une législature très fructueuse, pas mal de grands chantiers vont arriver à échéance et le visage de Liège va être transfiguré". Et d'ajouter, tant pour lui même que pour ses partenaires, chargés avec lui de gérer la ville: "avoir des idées, c'est bien, agir, c'est encore mieux". Dont acte, on l'espère. 

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