Un Macon pour
elle, un thé jasmin pour moi, c’est à une terrasse enneigée de Liège que j’ai
rencontré la créatrice de la marque de vêtements éponyme Macha Thys. Lors de cette
entrevue, entre rires et petits fromages, on parle mode et conscience.
Charlotte Thys de
son vrai nom, a l’air d’une jeune femme discrète, au fort tempérament.
Habillée en Macha Thys et Dior, la créatrice reste fidèle à son goût pour la
maille et annonce déjà la couleur. Soit dit en passant, c’est très souvent l’écru
!
Les origines de
son inspiration
Cette créatrice
liégeoise a un excellent bagage cutlurel. En effet, du cinéma à l’art des années
30 en passant par le dadaïsme et la musique (« Pour les pulls corsetés
de ma collection précédente, j’ai un peu honte, mais je me suis inspirée de Kim
K et j’écoutais du rap"), ces références font partie de son passé,
de ses passions et de son quotidien.
Son père est passionné
d’art et c’est lui qui l’initie en partie. Depuis qu’elle est toute petite, elle baigne dans les musées de droite à gauche, de
bas en haut et même en diagonale !
Pour une pièce, par exemple, elle s’est inspirée d’une oeuvre de Magritte. C’est ainsi qu’elle tisse toute une histoire autour de ses créations. L’art l’inspire aussi pour le choix des couleurs. Même si l’écru est sa couleur principale, elle n’hésite pas à ajouter une touche de fantaisie quand ça lui prend.
Pour une pièce, par exemple, elle s’est inspirée d’une oeuvre de Magritte. C’est ainsi qu’elle tisse toute une histoire autour de ses créations. L’art l’inspire aussi pour le choix des couleurs. Même si l’écru est sa couleur principale, elle n’hésite pas à ajouter une touche de fantaisie quand ça lui prend.
L’écru est un parti pris, c’est la couleur qui fait ressortir le plus les mailles et le travail du tricot. Et tout l’intérêt de mon travail se trouve dans les différents points de la maille. De plus, c’est une couleur neutre, tout le monde peut se projeter dans l’écru.
Après des
secondaires en Art d’expression à Liège, elle a envie de partir et découvrir
un ailleurs. Elle fait un tas d’examens d’entrée à Paris, Londres et Bruxelles…Et
c’est sur l’ESMOD à Paris qu’elle jette son dévolu car elle est placée dans les
10 premières mondiales, les cours se font en anglais, et son diplôme est
reconnu dans le monde entier, ce qui est rare pour une formation de styliste.
De plus, elle a une double formation, elle est styliste et modéliste. Tout ce
qu’elle crée, elle sait le réaliser elle même.
Je dessinais des robes sur des feuilles quadrillées, quand je rentrais de l’école, chez mes grands parents, j’étais hystérique avec tout ça et obsédée par les robes ! Je savais qu’un jour je deviendrais styliste.
Et la maille
apparut
Macha (de son
surnom) tricote depuis qu’elle a 7 ans et c’est sa grand mère qui lui a appris,
elle qui adorait les belles matières. C’est une autre de ses passions, c’est
aussi pour ça qu’elle a choisi Esmod car c’était une des seules écoles à l’époque
qui faisait une spécialisation maille.
Je voulais absolument être diplômée en spécialisation maille et je voulais qu’il soit marqué sur mon diplôme Spécialiste maille.
Ses stages chez
Chanel (coordination de collection où elle suivait le vêtement
du croquis jusqu’à sa mise en magasin), Dior (dessinatrice broderie) et chez Sonia Rykiel (en stylisme à la maille), lui ont permis de voir
comment se déroulait une collection dans les grandes maisons, et c’est cette
manière de fonctionner qu’elle veut pour sa marque.
Chaque stage lui a apporté quelque
chose de différent et un sacré savoir faire ! On lui demandait beaucoup d’où venait ce qu’elle portait et c’est ainsi que cette
passionnée s’est rendu compte que les gens étaient réceptifs à ses créations.
Je n’arrivais pas à trouver ce que j’aimais réellement, ailleurs. Et vu que je savais le faire, je me suis lancée. Mais quand tu veux créer quelque chose, tu dois pouvoir et vouloir le porter ! C’est la meilleure façon de défendre ton projet.
La méthode artisanale
du bien fait
Charlotte mise
sur une méthode artisanale, éthique, où tout le monde est payé décemment et
bien traité, où il y a un vrai travail créatif en amont.
Tu ne peux pas continuer à payer un pull à 120 euros provenant d’une grande chaine de magasin sous prétexte que c’est du cachemire, car il aura surement été récolté par des enfants de même pas 10 ans dans des conditions de misère… On fait partie d’un marché saturé de merde !
Pour l’hiver, la
créatrice utilise du baby alpaga, ou alpaga, et de la soie pour ses pièces. En été,
climat oblige, c’est de la soie, du coton et du cachemire que l’on retrouve.
Autrement dit, Charlotte exclut le synthétique ! Et pour toutes ses matières,
elle essaie d’être un maximum éco-responsable. Elle est très proche de l’élevage
d’alpaga via lequel elle se fournit au Pérou.
Mais c’est aussi pour le coton
Pima, très doux et très soyeux, qu’elle s’y fournira, normalement,
prochainement. La traçabilité de ses matériaux et la transparence sont ses plus
grands principes.
Je veux être le plus possible être en accord entre ma tête, ma marque, mes envies …. C’est très important pour moi ! Je suis une Brigitte Bardot dans l’âme, j’adore les animaux, je ne tuerais même pas une araignée.
Pour sa troisième
collection, Macha revient avec ses mailles confortables et féminines. Elle décrirait
la femme Macha Thys comme indépendante et douce à la fois. À la question « Si
ta marque était un fruit » elle a répondu « Un litchi » pour
ce côté robuste à l’extérieur et doux à l’intérieur. Même si elle préfère les
termes éthique, moderne et artisanale.
Pour l’été prochain,
on retrouve des paréos (oui oui, en coton!) des maillots de bain, des pulls et
des robes. Pour l’hiver 2019, rien de très différent, pulls, robes, écharpes et
tout ce qui est bien cocoon !
Cette amatrice de
l’oversize n’a pas peur de casser les codes avec de l’ultra féminin associé à une
coupe complètement déstructurée.
Son look idéal ? Une jupe qu’elle se fait en dentelle avec un gros pull en maille déstructuré dont le décolleté va dans le dos.
Sa pièce préférée
; un manteau d’hiver, le Charlotte, qui est en fait l’un de ses premiers
protos.
Sur son site,
pour chaque commande, Charlotte peut intervenir pour quelques modifications si
nécessaire (trop long, large, serrant,…). On est, en fait, carrément dans le
sur mesure, il est vrai que la créatrice aime l’idée de la pièce unique car une
autre de ses passions est chiner. Lorsqu’on passe une commande chez Macha Thys,
il faut être conscient que cet article c’est celui d’une vie, il faut donc être sûr des
couleurs, du modèle et prendre son temps avant de faire son choix. À savoir
aussi, chez Macha Thys, toutes les pièces (oui toutes!) sont recommandables. C’est
ça changer sa façon de consommer …
Ses prix vont de
120 euros pour un bonnet à 2200 pour ce manteau Charlotte qui prend 300 heures à
faire !
Où trouver les
pulls Macha :
- Dans son atelier à Neupré (où Alphonse
et Augustin, ses deux bulldogs vous accueilleront chaleureusement)
- Sur commande, à domicile,
- Sur le site Web
- Chez Graanmarkt13 à Anvers
- D’autres boutiques à venir … Et peut-être
même un concept store Macha Thys ? Stay Tuned
PSSST … Comment
entretenir les pulls Macha Thys ?
Tu le mets dans ta baignoire, tu le rinces à l’eau tempérée, tu mets un peu de woolite, tu le rinces, tu le retournes, tu le (re)rinces puis tu le tors légèrement en faisant en sorte de ne pas abîmer la fibre. Ensuite, tu prends un essuie, tu mets le pull dessus puis tu roules l’essuie, enfin tu reprends un autre essuie où tu laisses le pull sécher à plat jusqu’au lendemain. Une fiche d’entretien est fournie avec chaque vêtement.
Plus d’infos sur le site internet de la créatrice
Texte : Marine / Photos : DR
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